La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) organisera samedi prochain à Oran une marche à la mémoire de l'enseignant Ahmed Kerroumi retrouvé mort samedi dernier au siège du parti MDS, au cinquième jour de sa disparition, selon cette coordination. «Nous avons décidé d'organiser une marche silencieuse samedi à Oran pour honorer la mémoire de notre camarade Ahmed Kerroumi et pour exprimer notre indignation devant le scénario qui est en train d'être mis en place pour orienter l'enquête sur la disparition et l'assassinat du défunt», a indiqué hier à Oran, lors d'une conférence de presse, Kaddour Chouicha, militant des droits de l'Homme et membre de la LADDH et de la CNCD. Le conférencier n'a pas manqué de dénoncer des écrits de presse qui tendent à salir la mémoire du défunt «et qui s'inscrivent dans le cadre du scénario que certains veulent mettre en place pour orienter l'enquête sur cet assassinat qui intervient dans un contexte politique et social particulier en Algérie et dans le monde arabe», a-t-il indiqué. Il reviendra sur la réaction de la CNCD depuis la disparition du regretté Kerroumi pour dire : «Nous avons gardé la tête froide depuis le début et nous avons toujours sollicité que tous les efforts soient mis à contribution pour retrouver notre camarade. Après la découverte de son cadavre, nous avons exigé que toute la vérité soit faite sur ce douloureux événement. Nous avons appelé à laisser les services habilités travailler en toute liberté. Malheureusement nous savons que certains écrits de presse sont alimentés par des fuites tendancieuses qui ont pour finalité de préparer l'opinion publique à un scénario mûrement réfléchi». «Nous exigeons une enquête rigoureuse, libre et impartiale suivie d'une conférence de presse du procureur général pour éclairer l'opinion publique sur les conclusions de cette enquête», fera-t-il remarquer avant de préciser que «certains articles de presse sont une véritable offense à la mémoire du défunt». Abordant la marche silencieuse que la CNCD compte organiser samedi, il fera rappeler que l'autorisation a été déposée au niveau de la wilaya le 14 avril dernier. «Malheureusement, nous n'avons reçu ni accusé de réception ni notification par écrit du refus de l'autorisation. Nous marcherons quel qu'en soit le prix pour honorer la mémoire de notre ami. Nous porterons des brassards noirs et rien ne nous arrêtera», a-t-il dit. Abordant le refus des services de la wilaya d'autoriser cette marche, Messaoud Babadji, un militant de la CNCD, fera remarquer que la réaction des services de la wilaya est en totale contradiction avec les dispositions légales. «Les services de la wilaya ne nous ont remis aucun document notifiant ou motivant l'interdiction de la marche. C'est en totale contradiction avec l'article 11 de la loi 2006 relative à la prévention et la lutte contre la corruption qui oblige l'administration à notifier ses réponses par écrit aux citoyens. Nous nous sommes installés durablement dans le combat pour la démocratie et le changement et nous n'allons pas faillir. Nous marcherons et advienne que pourra», fera-t-il remarquer, avant de préciser que la bataille future est de défendre le droit du citoyen à recourir à la justice quand ses droits sont spoliés par l'administration». Pour sa part, Fatma Boufenik, présidente de l'association FARD et membre de la CNCD reviendra sur les circonstances qui ont suivi la disparition et la mort de feu Kerroumi. «Nous refusons par respect pour la mémoire de notre ami de cautionner les tentatives de certains de préparer l'opinion publique à un scénario préparé. Nous avons exigé que toute la lumière soit faite sur ce tragique événement, et aujourd'hui, nous constatons avec regret que certains veulent salir sa mémoire, porter atteinte à l'honneur à sa famille et surtout orienter l'enquête. Nous appelons à laisser les services habilités travailler en toute liberté au lieu de tenter d'entraver leur action», fera-t-elle remarquer.