Les médecins en cours de spécialisation, en grève illimitée depuis le 28 mars, ont observé, hier, un sit-in à Alger, après une rencontre la veille avec le ministre de la Santé. Ces résidents en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie ne décolèrent pas. Près de 2500 d'entre eux ont-observé un sit-in à Bab El-Oued pour exiger du concret. «Les annonces du ministre ne sont, pour le moment, que des promesses verbales. Nous voulons du concret», nous a affirmé Dr Sahnoun, membre du collectif des résidents (Camra). La grève sera-t-elle maintenue ? «La base est souveraine. Des assemblées générales vont se tenir demain (aujourd'hui, NDLR) pour décider des suites à donner à la contestation», a répondu Dr Sahnoun. Les résidents affichent ainsi une prudence et attendent que le ministre concrétise ses promesses qu'il s'est engagé de tenir «au plus tard, le 30 juin prochain», lors d'une réunion tenue, avant-hier, à laquelle a été convié le collectif Camra. Ce collectif a prévu de tenir des sit-in régionaux suivi d'un rassemblement national, demain mercredi, à l'hôpital Mustapha-Pacha à Alger. Après plus de deux mois de grève, le ministre a promis verbalement, dimanche, de répondre aux doléances des résidents. Ces promesses consistent en la signature d'un nouveau statut du résident avant le 30 juin. Le ministre avait appelé les résidents à siéger dans une commission qui sera mise en place mercredi et qui regroupera les représentants des ministères de la Santé, de l'Enseignement supérieur, des Finances et de la direction de la fonction publique. Le ministre a promis une augmentation du présalaire de 70% à 110%. Ould Abbès s'est aussi engagé à indexer le régime indemnitaire sur celui des spécialistes. Plusieurs primes réclamées par les grévistes ont été promises par la tutelle. Il s'agit, entre autres, de la prime de contagion, majorée à 3.000 DA, et l'indemnité de garde qui augmente pour atteindre les 2.000 DA. Une commission sera installée incessamment pour se pencher, entre autres, sur la question du service civil. Les résidents qui sont en grève illimitée depuis deux mois, avaient menacé de «démissionner collectivement» si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Ils réclament essentiellement la suppression du service civil qui les contraint à exercer dans des zones reculées du pays durant deux ou quatre ans au terme de leur spécialisation à l'hôpital. Ould Abbès avait déclaré que l'abrogation du service civil obligatoire n'est pas de ses prérogatives. Sur le plan pédagogique, les examens que les résidents devaient passer en juin, ont été ajournés au mois de septembre prochain, les sept semaines de grève ayant fortement perturbé les cours. Le ministre a, en outre, promis d'abroger l'arrêté n°709 du 06/12/2010 portant organisation et modalités d'évaluation et de progression du cycle de formation en vue de l'obtention du diplôme d'études médicales spéciales. Ce sera ainsi le retour aux moyens d'évaluations antérieures à cet arrêté.