L'autoroute Est-Ouest, coûtera finalement 11,14 milliards de dollars, «un prix plafonné» contre les 11 milliards initiaux. Une facture annoncée par Farouk Chiali, le directeur général de la Caisse nationale d'équipement pour le développement (CNED), l'établissement chargé d'évaluer les grands projets d'investissements publics, mais sans toutefois inclure les équipements et infrastructures supplémentaires accompagnant l'autoroute. Rappelons que la CNED a pour mission d'accroître l'efficience de la dépense d'équipement de l'Etat en assistant les institutions publiques dans la conception, l'évaluation et le suivi de réalisation des grands projets d'infrastructures, dont le montant est supérieur à 20 mds de DA. En clair, les 11,14 milliards de dollars ne concernent que le tracé en lui-même, c'est-à-dire la réalisation physique de l'autoroute bitumée ainsi que les onze tunnels percés sur deux fois trois voies et 390 ouvrages d'art réalisés, dont 25 viaducs, pour joindre les frontières tunisienne, à l'Est, et marocaine, à l'Ouest. En mai dernier, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, avait déclaré que le coût «global et réel» de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest s'élève à 11 milliards de dollars, «ni plus, ni moins», avait-il tenu à préciser. Le représentant du gouvernement avait tenu à dénoncer alors les spéculations et la surenchère qui avaient entouré ce projet en évoquant des rallonges budgétaires très importantes. Le DG de la CNED replacera les données dans leur contexte en affirmant que la facture initiale «porte sur un coût plafonné de 11,14 mds de dollars » et que les contrats signés avec les groupements chinois et japonais chargés de la réalisation du projet ne prévoyaient pas «plusieurs équipements supplémentaires comme les échangeurs, les gares de péage ou les aires de services». Des aires de service dont la réalisation a déjà commencé le long de l'autoroute et qui devront coûter, en plus des autres équipements supplémentaires, entre 10 et 15% du montant global du projet. Ainsi, en prenant en compte des dépenses «subsidiaires », le projet de l'autoroute Est-Ouest devra revenir aux caisses de l'Etat à quelque 13 milliards de dollars et des poussières. Parmi, ces équipements, les routes pénétrantes au nombre de 23 devant relier des chefs-lieux de wilayas à l'autoroute. A propos de l'annulation de l'appel d'offre relatif au projet de la nouvelle ville de Hassi Messaoud, dont le coût est estimé à 6 milliards de dollars, M. Chiali a indiqué que la décision relève de la responsabilité du maître d'ouvrage (EVNH), alors que la CNED a cependant jugé inopportun d'engager à la fois le même bureau d'études dans la réalisation des études d'engineering et le contrôle et le suivi de la réalisation du projet. La caisse avait suggéré que la mission de suivi de la réalisation fasse l'objet d'un appel d'offre séparément qui sera lancé concomitamment avec le début des travaux de construction. Par ailleurs, la caisse va évaluer pour cette année, l'équivalent d'environ 2.000 milliards de DA (plus de 27 milliards de dollars) de nouveaux projets d'investissements publics. En plus de l'évaluation de ces projets inscrits au titre du nouveau programme quinquennal 2010-2014, la caisse suit la réalisation d'une quarantaine d'anciens projets d'investissements publics d'un montant de plus de 47 milliards de dollars. Parmi ces projets le grand transfert d'eau Ain Salah-Tamanrasset, celui du MAO (Mostaganem-Arzew-Oran), le barrage de Beni Haroun à Mila ou la Rocade Sud. Concernant, les grands projets d'investissements qui ont subi des réévaluations de coûts, le DG de la CNED expliquera que «les mauvaises études de maturation ont souvent donné lieu à de mauvaises estimations des travaux à effectuer et des quantités des matériaux de construction nécessaires à la réalisation», en prenant l'exemple des projets des travaux publics et notamment la réalisation des routes.