Hier, en milieu de matinée, des citoyens, habitant une cité pas encore achevée se trouvant au quartier Akid Lotfi, ont décidé de barrer la route pour attirer l'attention des autorités publiques. A l'aide de planches, de pierres et d'un fût, ils ont réussi à empêcher la circulation au niveau d'un carrefour important parce qu'emprunté notamment par les bus reliant la ville à Douar Belgaïd en passant par Canastel et Fernandville. Sur deux banderoles confectionnées à la va-vite, on pouvait lire sur l'une d'elles: «Assez des promesses sans suite». Le problème des 136 bénéficiaires des logements de type LSP de cette cité perdure depuis plus de dix ans. Il y a plus de six mois, ils ont recouru au même procédé de protestation pour alerter les responsables locaux sur un problème de «colonne d'électricité». Organisés dans le cadre d'une association dénommée «Horizon Bleu», ces citoyens affirment qu'ils ont épuisé leur patience. Pour preuve, ils affirment que le wali d'Oran s'est déjà rendu sur place pour s'enquérir de leur situation. Suite à cette visite du chef de l'exécutif de la wilaya, une commission a été mise sur pied, composée des membres de l'association et des membres de l'exécutif de la wilaya. Elle travaille depuis le 31 octobre dernier. Mais au bout de sept mois, rien de concret n'a vu le jour. Précisons que les problèmes des acquéreurs des logements au niveau de cette cité sont de deux types. Il y a ceux qui sont logés et qui ont consenti des efforts personnels pour pouvoir rendre leur logement habitable. Ce sont eux qui se sont débrouillés pour la finition des travaux, pour l'acheminement de l'eau et de l'installation de l'électricité. Ceux-là se plaignent des conditions de vie dégradées. Ils recensent l'invasion des rongeurs à cause des évacuations des eaux usées défectueuses, des conditions de sécurité inexistantes. Dans ce sens, l'un d'eux nous dira «On ne sait pas avec qui on habite». Mais le cas de ceux qui n'ont pas encore réceptionné leur logement est plus grave. Il y a au moins deux immeubles qui ne sont pas achevés. Il y a encore une assiette qui n'a pas connu l'entame des travaux. Ce sont ces bénéficiaires qui ont initié l'action de protestation d'hier. Ils affirment que «Notre attente perdure depuis 2001». Et l'un d'eux d'ajouter «De toute manière, toutes les autorités locales et même centrales sont au courant de notre cas». Encore plus grave, disent-ils, «Parce que nos noms figurent désormais sur le fichier de ceux qui ont bénéficié d'un logement, nous ne pouvons pas nous inscrire sur d'autres programmes». Leur nombre se situe entre 130 et 150 familles, d'après les dires recueillis sur place. Rappelons que le promoteur de cette cité est décédé. Un litige entre les héritiers a empêché la poursuite des travaux et la livraison des logements. Vers 13 heures, les barricades ont été enlevées et la route libérée, après l'intervention des forces de police.