Le gouvernement n'a pas encore décidé de réintroduire le crédit à la consommation, suspendu en 2009 par une loi de finances complémentaire. Le ministre des Finances Karim Djoudi a réaffirmé hier dimanche en marge d'une session à l'APN consacrée à la présentation du projet de loi de finances complémentaire pour 2011 que le crédit à la consommation n'est pas prêt d'être réintroduit. 'Il n'y a pas d'inscription de retour à ce crédit, cette question est un choix politique et économique avant tout», a-t-il encore ajouté. M, Djoudi, tout comme le gouvernement de M. Ahmed Ouyahia reste pour le moment toujours accroché à une émergence de la production nationale, avec un taux d'intégration de plus de 50% pour libérer sous conditions le crédit à la consommation. 'La protection des ménages constitue aussi un souci majeur pour le gouvernement'', selon M. Djoudi qui a annoncé que ' la Banque d'Algérie se penche sur la mise en place d'une centrale des risques pour la protection des ménages, une autre condition pour le lancement du crédit à la consommation. Pour autant, le projet de LFC2011 comporte quelques nouveautés fiscales et bancaires, conformément aux recommandations de la dernière réunion de la tripartite, selon M. Djoudi. «Les décisions de la tripartite sont inscrites dans le projet de loi de finances complémentaire 2011 avec deux éléments importants: le crédit documentaire (crédoc) et le soutien aux PME». Ainsi, il a été décidé d'alléger les dispositions du Crédoc, 'consacré comme seul mode de financement pour la revente en l'état, mais qui sera allégé pour les entreprises de production et de transformation qui auront la possibilité de l'utiliser ou de recourir à la remise documentaire», selon le ministre des Finances. Quant au transfert libre, il passe, selon une décision de la tripartite, de 2 millions de DA à 4 millions de DA dans le projet de LFC2001, selon M. Djoudi. Quant à la seconde catégorie de mesures prises par la LFC2001 et préconisée par la tripartite, elle est liée à la «possibilité, pour l'Etat, de soutenir les PME, à la fois dans le cadre d'un différé de paiement et dans des bonifications des taux d'intérêt». Par ailleurs, le projet de LFC 2011 prévoit une croissance des dépenses de fonctionnement et d'équipement de 25%, engendrant un déficit prévisionnel de 33,9%, alors que le déficit budgétaire réel doit se situer autour de 10 à 11%, selon le ministre des Finances. Le gonflement des dépenses de fonctionnement est le résultat de la politique de soutien des prix des produits alimentaires de base (sucre, huile, lait, blés) et la hausse des salaires décidée par les pouvoirs publics dans plusieurs secteurs, notamment dans la fonction publique. Le déficit budgétaire prévu par le projet de LFC 2011 passe ainsi à 4.693 milliards de dinars contre 3.355 Mds de dinars dans la loi de finances 2011, soit à 34% du PIB. Il sera, selon le premier argentier du pays, théoriquement couvert sans le recours au Fonds de régulation des recettes (FRR). «Nous avons établi la LFC 2011 sur la base d'un baril de brut à 37 dollars alors que, sur les quatre premiers mois de l'année, nous sommes sur une moyenne de 111 dollars le baril, cette différence ira dans le FRR», a relevé le ministre selon lequel la croissance de la fiscalité pétrolière sera de 11% et de 20% pour la fiscalité ordinaire. Par ailleurs, le projet de LFC2011 prévoit une dotation additionnelle globale de 1.654 milliards de dinars (près de 23 milliards de dollars), soit 25% de plus par rapport au budget initial pour l'année 2011, selon le texte de loi. Cette dotation supplémentaire inclut une enveloppe de 856,8 milliards de DA au titre du budget du fonctionnement qui passera ainsi de 3.434 milliards de DA dans la loi initiale à 4.291 milliards de DA (+24,95%), ainsi qu'une autre enveloppe de 797,26 milliards de DA au titre du budget d'équipement qui passera de 3.184 milliards de DA à 3.981 milliards de DA (+25,04%). Enfin, près de 143,6 milliards de DA sont proposés pour la subvention des prix des céréales, alors qu'une dotation de 33,3 milliards DA est prévue pour le soutien du prix du lait.