“Il n'y a pas d'inscription de retour au crédit à la consommation”, a annoncé, hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi. Intervenant en marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à la présentation et au débat autour de la loi de finances complémentaire (LFC) 2011, le ministre motivera le non-retour au crédit à la consommation par deux contraintes. Il s'agit, dira-t-il, du “soutien à la consommation nationale ainsi que la protection des ménages du surendettement”. La protection des ménages constitue aussi une préoccupation des pouvoirs publics, dira M. Djoudi, selon qui la Banque d'Algérie se penche sur la mise en place d'une centrale des risques pour la protection des ménages. Fondamentalement, la décision du gouvernement concernant le crédit à la consommation s'explique par “un choix politique et économique avant tout”, note encore M. Djoudi. Toutefois, le retour reste intimement lié à l'apparition d'une production nationale. Interrogé, en outre, sur les décisions prises lors de la dernière tripartite au profit des entreprises algériennes, le ministre dira qu'elles sont intégrées dans le projet de la loi de finances complémentaire pour 2011. “Les décisions de la tripartite sont inscrites dans la loi de finances 2011 avec deux éléments importants. Le premier est relatif au crédit documentaire (Crédoc) et le deuxième au soutien aux PME”, a-t-il déclaré. Plus précis, le ministre dira que “la première mesure prise en charge par ce projet de LFC 2011 concerne le Crédoc, consacré comme seul mode de financement pour la revente en l'état et allégé pour les entreprises de production et de transformation qui auront la possibilité de l'utiliser ou de recourir à la remise documentaire”. L'autre mesure inscrite dans le projet de LFC-2011 est relative au transfert libre “qui passe, selon une décision de la tripartite, de 2 millions de DA à 4 millions de DA”, lance le ministre, avant d'évoquer la deuxième catégorie de mesures qui est liée à la “possibilité, pour l'Etat, de soutenir les PME, à la fois dans le cadre d'un différé de paiement et dans des bonifications des taux d'intérêt”. Interrogé, en outre, à propos du déficit budgétaire prévu par la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2011, estimé à 34% du PIB, le ministre dira qu'il sera “théoriquement couvert sans le recours au Fonds de régulation des recettes (FRR)”. Et de noter : “Nous avons établi la LFC 2011 sur la base d'un baril de brut à 37 dollars alors que, sur les quatre premiers mois de l'année, nous sommes sur une moyenne de 111 dollars le baril, cette différence ira dans le FRR.” Le ministre, qui expliquera que son département prévoit une croissance de 11% de la fiscalité pétrolière et de 20% de la fiscalité ordinaire, a fait observer que la LFC 2011 prévoit une croissance des dépenses de fonctionnement et d'équipement de 25%, engendrant un déficit prévisionnel de 33,9%, même si le déficit budgétaire réel doit être autour de 10 à 11%, lance le membre du gouvernement. Evoquant les raisons de cette hausse, il a expliqué que les dépenses de fonctionnement ont augmenté notamment en raison de la “révision à la hausse du régime indemnitaire et la compensation supplémentaire des prix du sucre, de l'huile, des blés et lait, des dépenses sans lesquelles la fiscalité pétrolière aurait couvert plus de 50% du budget de fonctionnement”. “Mais, le plus important pour nous, c'est que la fiscalité pétrolière couvre de plus en plus les dépenses de fonctionnement”, spécifie-t-il.