Une bougie de plus pour illuminer la capitale des Hammadides en général et la place Guédon, fief des «Crabes», en particulier. Le MOB, le doyen des deux clubs phares de Béjaïa, est de retour dans l'antichambre de l'élite et c'est toute une grande partie de cette belle région de la Kabylie qui exulte. Les Mobistes refont surface et viennent prouver qu'ils ont leur place en Ligue 2 et même plus. Le temps finira par le prouver car les grandes équipes ne meurent jamais. Et le MOB en est un. Heureux donc qui comme le président Arab Bennaï, plus dévoué que jamais aux couleurs du club que sont le Noir et le Vert et son coach Youcef Bouzidi, l'homme aux huit accessions qui ont réussi le pari fou de remettre le MOB à une place qu'il n'aurait jamais dû quitter. C'est chose faite. L'œuvre est grandiose et l'accession est amplement méritée. Il n'est pas donné à le première équipe, si ambitieuse soit-elle, de damer le pion à des cylindrées aussi chevronnées que des ex-pensionnaires de la défunte D1, l'USMAB et l'ASAM, ou encore cette mythique formation d'Enmera, la JSD. La grande famille du MOB doit une fière chandelle à son président et à ses lieutenants, à l'image de la cheville ouvrière Mohand Sadji, mais aussi et surtout à son coach Youcef Bouzidi. Ce dernier, l'un des artisans de ce succès, n'a pas hésité à revenir dans une maison qu'il connaît parfaitement pour en faire une autre citadelle plus forte. C'est dire que les sacrifices consentis par les camarades d'Akrour, considéré comme le meilleur élément de la saison, furent payants. Le mérite des Béjaouis réside aussi dans le fait que personne dans l'entourage du club n'a baissé les bras après la frustration née du rejet du dossier pour prétendre au statut de professionnel. A chaque chose malheur est bon, nous a avoué le vice-président du club. «C'est de là que tous les Mobistes ont fait le serment de forcer le destin», avouera-t-il. Prié de nous donner ses impressions en tant que premier responsable de ce club, le président n'a pas hésité un instant à afficher sa fierté d'avoir réussi son pari. «Nous avons tous fait notre devoir, chacun à son poste. Ce sont tous ces efforts qui ont payé et nous en sommes ravis. C'est un nouveau palier et le MOB a réussi à le rejoindre. Le MOB mérite de jouer, même en Ligue 1, et on va œuvrer tous pour que le club y arrive un jour», souligna-t-il. Avant d'enchaîner: «Avec ses hommes et son public, le MOB pourrait prétendre à mieux dans les années à venir. N'oublions pas que le MOB est le troisième club le plus populaire d'Algérie, après le MCA et le CSC. Le MOB était dans une situation dramatique, voire très critique. Mais là, par la grâce de Dieu et la volonté de ses hommes, tous aussi dévoués à la même cause jusqu'à reléguer au second rang leurs affaires familiales, professionnelles et personnelles de côté, les Béjaouis n'auraient jamais réussi cette accession. Nous avons mis le club sur la bonne voie, apuré ses dettes qui avoisinent le 1,5 milliard de centimes, et cela sans oublier toute cette administration que nous avons mise en place. Aujourd'hui, on peut dire que nous avons réussi notre mission et on peut dormir tranquille et mériter des moments de repos après une année semée d'embûches en tout genre». Aujourd'hui, une grande partie de la wilaya de la place Guedon, et jusqu'au denier village de la vallée de la Soummam et les hauteurs de Toudja et ce lieu sacré de Yemma Gouraya, le Vert et le Noir sont prédominants. Et ce n'est pas demain que va cesser la fête de l'accession. L'été 2011 sera bien chaud, riche en couleurs, en émotions et on croit même savoir que la liesse pourrait atteindre son pic avec l'arrivée des émigrés qui ont promis de participer à la fête pour leur MOB, plus que jamais dans le cœur.