Des dizaines de travailleurs, recrutés dans le cadre de la formule «pré-emploi», ont observé hier un sit-in devant le ministère du Travail et de la Sécurité sociale à Alger. Les contestataires, regroupés au sein du «comité national pour l'intégration du pré-emploi, le filet social et les contractuels», ont une seule revendication, à savoir leur incorporation dans le monde du travail et ce conformément à la loi 08/126 qui stipule qu'après expiration du contrat de travail l'intégration est automatique. Venus de plusieurs wilayas, notamment Oran, Annaba et Laghouat, ces protestataires ont été empêchés de s'attarder devant le ministère du Travail par la police. Cette derrière, nous a affirmé Falil Malika, membre du comité national affilié au SNAPAP, a violement dispersé la foule venue réclamer leur intégration dans le monde du travail. «Nous sommes seulement des chiffres utilisés devant les instances internationales pour vanter la lutte contre le chômage», nous a déclaré Falil Malika qui s'est déplacée depuis la wilaya d'Oran pour prendre part au sit-in. Parlant au nom du comité, la dame demande des discussions directement avec Tayeb Louh, seul habilité, d'après elle, à régler le problème. A noter que le 4 juin dernier, un autre sit-in avait été organisé devant le ministère. Le secrétaire général du département avait reçu une délégation représentant le comité et aurait déclaré, rapporte Falil Malika, que «le dispositif pré-emploi est une faveur de l'Etat». Exerçant dans tous les secteurs, ces travailleurs et fonctionnaires sont des centaines de milliers à espérer une «régularisation» à même de les mettre à l'abri. Ils sont, à titre d'exemple, quelque 10.000 personnes rien que dans la wilaya d'Oran à travailler dans les secteurs de l'éducation, la santé, l'administration ou dans les APC avec des contrats de trois mois et qui durent depuis des années. «C'est de l'esclavage moderne», ont indiqué des contestataires.