Des dizaines de chômeurs et de jeunes travailleurs dans le cadre du pré-emploi ont manifesté, hier, devant le siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à Alger. «Les jeunes veulent la fin du chômage et de la précarité», ont crié en chœur ces jeunes, surveillés de près par plusieurs policiers en uniformes. «Honteux, le ministère du Travail n'a aucune légitimité», «Nous réclamons un travail et des salaires décents», ont-ils également scandé, brandissant diverses banderoles sous le regard des policiers, visiblement surpris par cette action de protestation spontanée. Et pour cause, il s'agit de la première manifestation organisée par les jeunes recrutés dans le cadre du contrat pré-emploi (CPE). Ces derniers ont décidé de se mobiliser en compagnie des militants du Comité de défense des droits des chômeurs pour dénoncer la politique de l'emploi «précaire» mise en place par les pouvoirs publics au profit de nombreux jeunes diplômés recrutés dans le cadre du CPE. «Nous avons créé récemment un Comité national pour l'intégration des contractuels et des employés précaires (Cnicep). Nous sommes affiliés au syndicat autonome Snapap. Nous sommes d'ores et déjà représentés par de nombreux délégués dans plusieurs wilayas. Désormais, nous ne voulons plus subir les injustices du pré-emploi. Il est inacceptable que des jeunes diplômés continuent à travailler avec un salaire inférieur au SNMG», nous confie Malika Fallil, porte-parole du Cnicep. Selon notre interlocutrice, ces jeunes sont privés de tous leurs droits sociaux à l'image du droit à la retraite, aux congés de maladie et de maternité. Plusieurs de ces jeunes du pré-emploi ont été, par ailleurs, mis à la disposition «des entreprises privées qui les exploitent en refusant de leur verser le complément de salaire», explique Malika Fallil. «Nous interpellons à travers ce rassemblement les autorités pour les appeler à transformer tous les emplois précaires en emplois permanents. Tous les dispositifs de création d'emplois précaires doivent aussi être annulés. Nous n'hésiterons pas à organiser d'autres actions de protestation pour défendre ces revendications», indique enfin la porte-parole du Cnicep.