Les accidents domestiques dont sont victimes des enfants suscitent beaucoup d'intérêt, en raison de leur fréquence et de leur gravité. Des centaines d'enfants sont victimes de négligences, chaque année. A Oran une soixantaine d'enfants sont victimes de brûlures thermiques, de brûlures électriques et d'ingestion de produits chimiques, quotidiennement. La saison estivale est la période où le nombre d'accidents domestiques connaît des pics. L'unique solution à ces catastrophes «silencieuses» est la prévention. Dans cette optique la direction de la Santé de la wilaya a organisé une semaine de sensibilisation et de prévention sur l'enfant et les accidents domestiques. Selon les organisateurs de cette action, 28.000 accidents domestiques ont été enregistrés à Oran, en 2010. Une année plus tôt, 17.000 enfants ont été victimes d'accidents domestiques. Ces chiffres ne reflètent pas l'étendue du fléau sur le territoire national. Chez l'enfant, ces accidents peuvent occasionner des lésions organiques et/ou fonctionnelles majeures à l'origine d'un handicap confirmé. L'estimation exhaustive de ces accidents est difficile à obtenir, car l'analyse de la situation causée par ces accidents domestiques repose sur les cas répertoriés dans les structures de Santé, bon nombre de cas n'arrivant pas dans ces structures. «Il y a un sérieux problème de responsabilité parentale. Mais aussi et surtout un énorme manque de travail en matière d'éducation familiale. Le problème est très facile à saisir. L'univers de l'enfant se situe au ras du sol ou à quelques centimètres plus haut. Un niveau qui fait partie également de notre mode de vie», dira un médecin rencontré en marge de la semaine de prévention. «Il suffirait d'expliquer aux parents qu'il est impératif d'élever, hors d'atteinte des enfants, tous les objets dangereux, dès que l'enfant commence à se mouvoir pour que soient évités, tant et tant de drames. Ajoutez à cela la nécessité de couvrir les prises électriques et vous verrez le nombre des accidents domestiques chuter sensiblement. Ce sera autant d'enfants auxquels on aura évité, au pire la mort, au mieux le handicap. Sans compter qu'il y a là un coût qui alourdit forcément les dépenses de santé publique » explique notre interlocuteur. En Algérie, les différentes enquêtes menées sur les accidents domestiques dont sont victimes des enfants, situent l'incidence entre 40 et 50 pour 1.000 et prédominent chez l'enfant d'âge préscolaire. 70,6 % des pères ont un niveau d'instruction primaire moyen ou secondaire alors que cette proportion est de 59,3 % pour les mères. Les parents de niveau supérieur sont retrouvés dans 11,3 % des cas chez les pères et dans 7,8% des cas chez les mères. L'accident survient dans 48,4 % des cas dans les maisons individuelles, 24,8 % des cas dans les maisons traditionnelles et 18,1 % des cas dans les immeubles. L'accident survient dans 29,8 % des cas dans la chambre, 20,8 % dans la cour et le jardin et 20,4 % dans la cuisine. Il survient dans 64,4 % des cas pendant la journée (8h et 17h). Les chutes (44,9 %) représentent l'accident le plus fréquent, suivies par les brûlures (18,5 %) et les lésions traumatiques superficielles (18,3 %). Les accidents surviennent dans 52 % des cas, lorsque l'enfant est soumis à la garde habituelle et dans 44,5 % des cas lorsqu'il est seul. Dans 70,4 % des cas, l'accident domestique est causé par l'enfant, alors que l'environnement matériel est impliqué dans 17,2 % des cas. 65,3 % des accidents domestiques entraînant un traumatisme, sont dus aux chutes et 23,3 % aux plaies. 61,5 % des accidents domestiques entraînant des brûlures sont dus aux liquides bouillants suivis par les flammes avec 21,2 % et les solides chauds dans 11%. Les 5,7 % restants concernent les brûlures chimiques et électriques. Dans les accidents domestiques suite à une ingestion, l'ingestion des produits ménagers vient en première position (39,5 %) suivi des médicaments ( 25, 2 %) et des corps étrangers (20,8 %).