Tlemcen, capitale de la culture islamique, réveille les consciences : la programmation grande ouverte sur les savants met en avant de grands hommes de religion. Cette semaine, c'est Cheikh Sidi Mohammed Belkaïd, maître spirituel du siècle dernier à Tlemcen et à Oran qui fut découvert par le truchement du réalisateur Hadj Ahmed Mansouri qui en est à son 4ème court métrage outre la production de 14 émissions pour la télévision algérienne et le ministère de la Culture. Cependant, mauvaise programmation ou mésestimation du sujet, la petite salle du centre international de presse ne pouvait contenir le public venu malgré la chaleur en grand nombre voir ce qui était la mémoire spirituelle de la ville. Le film documentaire, rendu plus crédible à l'aide de photos d'archives de l'ENTV et du ministère de la Culture ainsi que des témoignages de poigne de personnalités étrangères d'Egypte, du Liban et d'Arabie Saoudite, mais aussi de fiction pour ne pas ennuyer le spectateur, retracera, pas à pas, la vie de ce savant, héritier de la « tarika el hibriya » qui fondera la « tarika belkaïdiya » avant qu'elle ne s'étende rapidement hors des frontières algériennes, du Maghreb, au Macherek et qu'elle n'atteigne l'Occident. Le réalisateur focalisera ses objectifs sur l'ascendance chérifienne et la lignée de savants et d'érudits de Sidi Mohammed Belkaïd qui consacrera toute sa vie à l'éducation spirituelle en conformité avec les préceptes sacrés du Coran et de la Sunna, faisant de lui un prédicateur de la voie soufie, un statut qui lui est reconnu par de nombreux savants d'El Azhar dont Cheikh Mohammed Moutaouli Chaâraoui qui lui prêteront allégeance. Mansouri, tout en se concentrant sur le sacré, la daâoua, le soufisme et les préceptes de l'imam Malek, fera en sorte de ne pas occulter la participation Sidi Mohammed Belkaïd au mouvement de libération national dès la première heure de la révolution et le rôle essentiel joué par la zaouïa Hebriya-Belkaidiya beaucoup plus orientée vers la préparation de la révolution algérienne. Même si d'aucuns reprochaient au film, lors des débats dirigés par le Cheikh Maâzouz, porte-parole de la zaouïa Belkaidiya d'Oran, l'absence de « talebs » qui avaient étudié sous la coupe de cette personnalité d'érudition religieuse ou plus de précision dans certains détails, il n'en demeure pas moins que Mansouri a su donner une projection vivante sur la personnalité arabo-musulmane de l'époque du colonialisme et bien après l'indépendance du pays entre Tlemcen et Oran.