Disparues du «décor» de la ville depuis longtemps, les charrettes sont de retour, avec tout ce qui cela induit pour l'image dégradée d'une capitale en proie à une extension anarchique mais surtout en perte de ses repères «égarés». En effet, depuis plusieurs jours déjà, des charrettes tractées par des baudets refont leur apparition dans des quartiers de la ville pour proposer, qui des fruits et légumes, qui des melons et autres pastèques, qui de l'eau de javel en vrac. Pourtant, interdites de circulation en vertu d'un arrêté communal datant de plusieurs années, les voitures hippomobiles bravent l'autorité publique et reviennent dans la ville pour redonner d'elle l'image hideuse d'un grand bourg. Comble de l'ironie, vendredi encore, au niveau du populeux quartier de «Sonatiba» au sud de Tiaret, une charrette lourdement chargée de fruits et légumes a heurté frontalement un véhicule flambant neuf appartenant à un émigré venu passer quelques jours de vacances dans sa ville natale. Ce dernier, comme sonné par le «mauvais spectacle», a assisté médusé à la scène, préférant prendre sa voiture endommagée et fuir loin sans même demander réparation. Nouveau «moyen de locomotion» pour les commerçants ambulants, les baudets connaissent un renchérissement de leurs prix, constaté par tous ces derniers jours, au point que d'aucuns, flairant le «bon filon», capturent dans la nature ces bêtes de somme pour aller les revendre au prix fort dans les marchés à bestiaux de la région.