Le ministre de la Santé Djamel Ould Abbès persiste à affirmer qu'il n'y a pas de pénurie de médicaments mais juste une mauvaise distribution. Impossible pour le ministère de reconnaître la rupture de stocks de plusieurs produits sur le marché, une liste de 250 médicaments, selon les estimations du syndicat des pharmacies d'officines (SNAPO) au moment où tous les professionnels dans ce domaine ainsi que les associations de malades crient haut et fort à la pénurie. Intervenant jeudi à l'ENTV à l'émission «Invité de la rédaction», le ministre n'a pas convaincu sur les mesures prises pour mettre fin à cette crise du médicament. Il s'est contenté d'annoncer l'élaboration d'un nouveau plan d'importation de médicaments et de pointer un doigt accusateur vers les grands distributeurs qui font la spéculation. «Les grands distributeurs font des spéculations, ce qui se répercute d'une manière négative sur les pharmaciens», a expliqué le premier responsable du secteur de la Santé. Il a rappelé également les mesures prises par le gouvernement durant le mois de ramadhan passé pour l'acquisition des médicaments qui avaient enregistré un manque et ce, en affectant une enveloppe financière de l'ordre de 10 millions DA. Sur la production locale, il insiste sur les mesures prises par l'Etat pour garantir une production locale de 70% des médicaments (38% actuellement), précisant que le coût de la facture d'importation de médicaments s'élevait à 1,6 milliard de dollars dont 600 millions profitent à 5 ou 6 importateurs. Une production locale qui fait polémique actuellement, étant donné, dénoncent les professionnels du médicament, que les produits interdits à l'importation et qui devaient être produits localement sont indisponibles à cause de la défaillance des producteurs locaux. Cela n'empêche pas le ministre d'évoquer l'investissement dans l'industrie pharmaceutique. Il fait état de l'existence de 103 producteurs locaux en plus de 120 nouveaux dossiers pour la production de médicaments en 2012, déposés au ministère. Ceci, sans oublier les contrats d'association avec des laboratoires étrangers en vue de répondre à 70% des besoins nationaux à l'horizon 2012. Evoquant les statuts du secteur, M. Ould Abbès a fait état de la signature de 16 statuts publiés dans le Journal officiel en plus de 21 régimes indemnitaires, reconnaissant, à cette occasion, que les anciens salaires des fonctionnaires du secteur «étaient dérisoires». Il a également affirmé que le plan national de lutte contre le cancer a été adopté en tant que plan-modèle pour le continent africain et sera soumis à la prochaine session de l'Assemblée générale des Nations unies prévue en septembre prochain.