A deux jours de l'ouverture du 16ème Salon international du Livre d'Alger, le 21 septembre 2011, au Complexe olympique Mohamed Boudiaf, le commissaire du salon, Smain Amziane, a précisé que les organisateurs du salon ne sont pas habilités à censurer des titres. Certains parlent de 200, d'autres de 400 titres interdits lors de cette manifestation ; le commissaire du salon a affirmé hier, lors d'une conférence de presse tenue à la bibliothèque nationale d'El Hama, que la mission d'interdire tel ou tel ouvrage, incombe à la Commission nationale de lecture. Il a rappelé que cette commission est composée de représentants de plusieurs entités ministérielles, entre autres, celles des ministères de la Défense, des Affaires religieuses, de l'Intérieur ainsi que d'autres secteurs. Il a également rappelé que la censure d'un titre obéit à des principes clairement définis à travers les lois algériennes. Et d'ajouter que ladite commission censure tout ce qui est attentatoire aux valeurs de la Nation, ce qui porte atteinte à l'histoire, aux mœurs, à la religion et tout ce qui fait l'apologie du crime et du terrorisme. Voulant clarifier davantage les missions des organisateurs du salon, Smain Amziane a précisé en insistant, que « le salon n'est pas habilité à interdire des livres, il n'a ni les moyens, ni le pouvoir pour censurer des titres». Le commissaire du salon a estimé également que l'interdiction de certains titres n'est pas propre à notre seul pays. Et d'ajouter que ce genre de commission se trouve dans l'ensemble des pays, notamment dans les pays arabes. Il a cité le cas de l'interdiction de l'œuvre de Slimane Cheikh «l'Algérie en armes» au Salon du Livre tunisien. Pour conclure, le commissaire du salon a souligné que l'ensemble des éditeurs connaissent davantage les règles algériennes, précisant qu'ils s'adaptent aujourd'hui, de mieux en mieux. Il faut savoir, enfin, que cette 16ème édition verra la participation, selon le conférencier, de pas moins de 521 éditeurs dont 145 algériens. Mis à part les éditeurs étrangers habitués à ce salon, le SILA 16 accueillera, pour la première fois, des éditeurs de la Russie et de l'Ukraine. A noter également que la priorité a été donné, cette année, aux livres scientifiques et techniques, en ciblant principalement la frange estudiantine. A retenir en outre, que le thème choisi lors de cette manifestation est «Le livre délivre». Une manifestation qui aura comme invité d'honneur le Liban. En parallèle au salon, un programme d'activité culturelle très riche est prévu. Il verra la participation d'un nombre important d'écrivains issus de la communauté algérienne établie à l'étranger, un colloque purement académique et scientifique sur «le printemps arabe» où des universitaires et experts du monde arabe participeront à un débat d'idées durant cinq jours. Ce sera finalement un cocktail de poésie, de conférences-débats et de rencontres ainsi que d'échanges entre hommes de Lettres et de l'Art. Les organisateurs du salon du livre ont affirmé que le salon du livre algérien est parmi les plus importants, notamment dans le monde arabe, en raison de l'engouement du public. «Nous avons enregistré dans la précédente édition 1.200.000 entrées avec un pic quotidien de 190.000 visiteurs». Le commissaire du salon a précisé qu'une première évaluation de la place du SILA, parmi les autres manifestations du livre dans le monde permet de situer l'Algérie avec plus de un million de visiteurs, à la troisième place après Calcutta avec 3 millions de visiteurs et l'Egypte avec 2 millions de visiteurs. Pour Smain Amziane, «les Algériens ne sont pas un tube digestif, ils expriment de plus en plus les besoins en livre parascolaire, de découverte, d'initiation de pédagogie ainsi que des romans, nouvelles et poésie».