Le Salon international du livre d'Alger, «16ème Sila», a ouvert ses portes hier aux amoureux des livres et aux curieux qui sont venus en grand nombre au complexe olympique Mohamed Boudiaf, avant même l'ouverture du salon au public prévue pour aujourd'hui. Pour cette 16ème édition, pas moins de 521 éditeurs dont 145 nationaux sont présents avec une multitude de livres. L'invité d'honneur, le Liban, a été sélectionné personnellement par le président de la République. Le Liban est leader dans l'industrie et l'édition de livres. Tel est le message transmis par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, à son homologue M. Kabi Léon, ministre de la Culture libanais, en marge d'une conférence de presse ayant suivi une visite inaugurale du salon. Les deux ministres ont évoqué la possibilité de développer des projets en commun, en dehors de leur participation aux salons. Ils ont parlé d'un projet de coédition algéro-libanaise de livres, pour profiter, selon Khalida Toumi, du professionnalisme des éditeurs du pays du cèdre. Le ministre libanais s'est dit tout à fait disposé à négocier ce genre de projet en précisant qu'il venait juste de connaître que cela obéit à un cadre juridique. «Mais malgré ce cadre juridique cette coédition de livres est tout de même possible», affirme-t-il. La ministre de la Culture a expliqué dans les détails qu'une réunion avec le ministre libanais est déjà prévue pour la soirée, pour faire avancer les choses. Le principe pour Khalida Toumi est simple. Cette coédition doit obéir à la politique du livre algérien qui repose sur des objectifs à atteindre, les capacités financières et le cadre réglementaire. Et d'ajouter: «Nous avons un fonds de soutien à la création littéraire, mais il faut savoir que c'est la commission de lecture composée d'universitaires et d'experts qui choisit les tires à soutenir. L'Etat algérien est le principal client». Elle a précisé que l'invité d'honneur, le Liban, est présent avec 70 maisons d'édition et d'ajouter que les Egyptiens sont aussi présents avec 83 éditeurs. Khalida Toumi atteste «qu'on ne peut pas imaginer un salon international du livre sans l'Egypte». Enfin, en ce qui concerne la censure récurrente de certains livres lors des salons, Khalida Toumi a demandé à l'assistance de faire la différence entre un salon international et un bazar. Et de rappeler que l'ensemble des salons internationaux ont un règlement intérieur et une réglementation à respecter que ce soit dans le monde arabe ou dans les pays occidentaux. Elle a rappelé que les lois algériennes interdisent tous les livres qui portent atteinte à la révolution algérienne, la religion, les prophètes sans exception, et les ouvrages qui favorisent le racisme et font l'apologie du terrorisme.