Un élève répondant aux initiales S.M, âgé de 19 ans, s'est immolé par le feu, hier matin à l'intérieur du lycée Souiyah El Houari, situé sur l'avenue Chakib Arselane, à Oran. Il était 10h du matin, heure de la récréation, lorsque le jeune a escaladé le mur du lycée et s'est placé face à la salle des professeurs. Il s'est ensuite aspergé d'essence avant d'allumer le feu à l'aide d'un briquet. Une véritable panique s'est alors emparée du personnel et des élèves qui étaient à cet instant dans la cour. Le censeur est accouru pour tenter de sauver le jeune, ce qui lui a occasionné des brûlures aux mains. Entouré de flammes, S.M s'est écroulé. Quelques élèves ayant assisté à la scène se sont évanouis, de même que quelques membres du personnel. Traumatisés par l'atrocité de l'acte, les élèves se sont alors déchaînés s'en prenant au mobilier du lycée. Plusieurs vitres ont été cassées et de nombreux tableaux et chaises saccagés. Devant ce déchaînement les professeurs ont préféré rester dans la salle qui leur est réservée par crainte de débordements. A cet instant, les pompiers étaient déjà sur place pour évacuer la victime vers le CHU d'Oran, ainsi que le censeur qui avait des brûlures aux mains. Cet incident a failli plongé le lycée dans le chaos total n'était-ce l'intervention des services de la police. Arrivés sur les lieux, ces services ont tenté de calmer les esprits de ces lycéens encore choqués par ce qu'ils venaient de voir. Pendant deux heures le lycée a vécu un véritable calvaire à cause d'un incident qui aurait pu être évité si la coordination de tous les services avait été effective. Les causes de cet acte comme l'expliquent certains camarades de l'infortuné SM, que nous avons rencontrés à la sortie de l'établissement, était le désespoir. Celui-ci avait introduit une demande de recours pour réintégrer le lycée, une demande qui a été rejetée au même titre que pour 15 autres de ses camarades. Issu d'une famille pauvre et habitant dans des conditions lamentables, S.M avait entrepris toutes les démarches pour qu'on l'autorise à s'inscrire une deuxième fois en Terminale, après avoir échoué au Bac, mais en vain. Juste après cet incident, un arrêt des cours a été observé. La direction de l'Education s'est emparée du dossier et sera chargée d'étudier le cas des 16 élèves exclus. En attendant que des solutions concrètes soient apportées par les responsables de l'Education, il y a lieu de noter que la victime se trouve dans un état critique.