Le mouvement Hamas a tenu. Il a obtenu en échange du soldat Gilad Shalit, capturé en 2006 dans une audacieuse opération militaire menée par les résistants palestiniens, la libération de 1027 prisonniers palestiniens dont 27 femmes. Une grande réussite. C'était le 25 juin 2006 précisément que des combattants palestiniens ont attaqué une position militaire israélienne près de Ghaza. Trois combattants palestiniens sont morts dans l'opération, deux soldats israéliens avaient été tués et le soldat Gilad Shalit, qui est également de nationalité française, avait été capturé. Dans les jours qui ont suivi l'opération, plus de 200 Palestiniens seront tués et 800 blessés dans des représailles israéliennes qui ont touché essentiellement des civils. Depuis des années une intense propagande, au mode larmoyant, sur le «pauvre otage» Gilad Shalit - soldat engagé dans la guerre contre le peuple palestinien - a été menée dans les médias occidentaux et notamment français. Sans se soucier du fait que des milliers de palestiniens dont des femmes et des mineurs croupissaient dans les geôles israéliennes. Le président français, Nicholas Sarkozy en a fait une «affaire personnelle», il ne s'est jamais soucié du sort de Salah Hamouri, né de mère française et de père palestinien, emprisonné depuis 2005 par Israël sous de fausses accusations. UN EXCELLENT RESULTAT Le Hamas a subi de très fortes pressions au cours de ces dernières années pour libérer le soldat Shalit, il a résisté. Il a également réussi à éviter la localisation du prisonnier malgré les efforts des services israéliens et la mobilisation de leurs indicateurs. Et on sait qu'ils n'en manquent pas. Le Hamas a également tout fait pour préserver la vie du soldat Shalit durant l'agression barbare contre la bande de Ghaza entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009. Le succès politique qu'il engrange aujourd'hui est dû à cette persévérance et à cette ténacité. Il n'a pas livré des informations sur Shalit et n'a pas permis à la Croix-Rouge de le rencontrer très clairement pour éviter que les services israéliens et occidentaux amis d'Israël n'en profitent pour le pister et le localiser. Et à la propagande larmoyante sur le sort de «l'otage» Shalit, il n'avait pas besoin de beaucoup d'arguments pour répondre. 1027 prisonniers libérés, c'est un excellent résultat. Et dans la négociation, le Hamas a refusé de plier sur l'exigence israélienne à ce que les prisonniers libérés aillent à Ghaza ou à l'étranger. «C'est une victoire pour le peuple palestinien» a dit Khaled Mechaal. C'est indéniable même si le Hamas en profite pour faire un grand come-back après la réussite politico-médiatique de Mahmoud Abbas à l'Onu. Pourtant, ce sont bien les Palestiniens qui sortent vainqueurs. Le président Mahmoud Abbas s'est d'ailleurs vivement félicité de cet accord entre le Hamas et Israël. «Le président Abbas se félicite chaleureusement de la conclusion d'un accord d'échange qui est un succès national palestinien», a déclaré le négociateur Saëb Erakat depuis Caracas, où il accompagne le dirigeant palestinien en tournée en Amérique latine. M. Abbas a remercié l'Egypte pour sa médiation. UN «ACCORD HONORABLE» Cette libération est le fruit de la résistance, de la ténacité. Khaled Mechaal a souligné que toutes les femmes palestiniennes encore en prison seront libérées dans l'échange. «Je félicite encore les Brigades Ezzedeen Al Qassam et les organisations palestiniennes qui ont réussi à capturer le soldat israélien Shalit. Mes remerciements vont au peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie pour sa fermeté contre le siège israélien. Mes remerciements vont également à l'Egypte pour le rôle qu'elle a joué dans l'accomplissement de cette négociation.» a déclaré Khaled Mechaal. Les Brigades Ezzedeen Al-Qassam, branche armée du Hamas, ont salué un «accord d'échange honorable» a été accompli, dans lequel des détenus palestiniens seront libérés contre la libération du soldat sioniste Gilad Shalit.». Marwan Barghouti, leader respecté du Fatah de l'intifadha et Ahmed Saadate, chef du FPLP et trois dirigeants d'Al Qassam, Abdallah Barghouti, Adnane Essayed et Ibrahim Hamed, sont exclus de l'accord d'échange.