Les sociétés étrangères, chargées de la réalisation de projets dans différents secteurs d'activité dans la wilaya d'Oran et en particulier dans le bâtiment et l'industrie pétrochimique (GNL 3, complexe d'ammoniac, unités industrielles ), emploient au total, 34.283 travailleurs, selon de récents chiffres communiqués par la direction de l'Emploi. Les sociétés chinoises viennent en tête de liste en matière de nombre de projets accordés par les pouvoirs publics (35), talonnées par les françaises (12), les italiennes et les turques (8), les espagnoles (7) et les coréennes (6). Le plus étonnant dans ces chiffres est que les sociétés coréennes qui détiennent seulement 6 projets, emploient près du tiers de la main-d'œuvre locale exerçant dans les sociétés étrangères, soit 9.865. Les sociétés italiennes ont recruté 8.087 travailleurs locaux contre seulement 3.266 pour les chinoises. Premier constat qui se dégage de ces chiffres est que les Chinois ne semblent pas faire confiance à la main- d'œuvre locale pour des projets de bâtiments qui ne nécessitent pas de grandes qualifications. Et pourtant la réglementation est claire : la main-d'œuvre locale a la priorité dans le recrutement pour des métiers qu'on apprend sur le tas (maçons, plâtriers, carreleurs ). La main-d'œuvre locale doit en fait, constituer 70% du personnel de chaque société étrangère. Sur le terrain la réglementation est bafouée par certains recruteurs étrangers et en particulier les Chinois. La direction de l'Emploi a toutefois réussi, cette année, à contraindre les sociétés étrangères à recruter la main- d'œuvre locale pour la réalisation de nouveaux projets de logements. Ainsi, les 6 projets de construction de logements confiés, au courant de cette année, à des sociétés étrangères ont profité essentiellement à la main- d'œuvre locale. Les sociétés étrangères ont recruté cette année 1.892 jeunes contre seulement 200 étrangers, essentiellement des cadres, pour des chantiers éparpillés sur les communes de Gdyel, Oued Tlélat, Arzew et Es Senia (Aïn El Beida). Les jeunes chômeurs sont recrutés dans les filières du bâtiment, des travaux publics et l'industrie pétrochimique. Les sociétés étrangères sont tenues de former la main-d'œuvre locale dans les spécialités du bâtiment, la mécanique, l'électromécanique et l'engineering. Parmi les conséquences de cette nouvelle politique, une baisse de la main-d'œuvre étrangère à Oran. En 2010, quelque 3.000 travailleurs étrangers de différentes nationalités, notamment des Chinois, ont plié bagage. Sur les 8.000 travailleurs étrangers recensés durant l'année 2009, près de 5.000 sont encore sur des chantiers de construction dans la wilaya d'Oran. L'exode de la main-d'œuvre étrangère a commencé dès la fin de l'année 2009 suite à l'achèvement de plusieurs grands projets structurels confiés par le gouvernement à des groupements étrangers notamment chinois. La réception du tronçon ouest de l'autoroute Est-Ouest, l'achèvement de la quasi-totalité du programme (2001/2002) des 5.000 logements location-vente AADL et la finalisation de nombreux projets en BTPH (EHU 1er Novembre 1954, logements promotionnels, unités industrielles ) sont les principales causes de ce départ massif des ouvriers étrangers. L'entreprise chinoise CITIC, chargée de la réalisation du tronçon ouest de l'autoroute Est/Ouest, a renvoyé ainsi à elle seule, 4.000 ouvriers en Chine. Elle en a maintenu 1.516 dont 522 au niveau de ses chantiers qui accusent un retard dans la wilaya d'Oran. L'ambassadeur de Chine en Algérie, Liu Yuhe, avait confirmé que le nombre d'ouvriers chinois exerçant en Algérie a diminué à 30.000 dans les différents secteurs d'activités. Le nombre de Chinois travaillant en Algérie est passé de 35.000 à 30.000 en l'espace de quelques mois. Cependant, en dépit de cette baisse conséquente du nombre des travailleurs chinois en Algérie, on constate paradoxalement une progression du nombre d'entreprises chinoises. Le nombre des commerçants chinois a aussi progressé à 3.600.