La Société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et le groupe espagnol, Villar Mir, à travers sa filiale Fertiberia, ont procédé, mercredi 16 octobre à Oran, à la signature un accord de création d'une joint-venture de droit algérien chargée de la gestion du futur complexe d'ammoniac implanté au niveau de la zone industrielle d'Arzew. Ce qui est relevé dans cet accord est que la nouvelle société, dénommée " El Bahia Fertilizers ", sera détenue à hauteur de 49% par Sonatrach et 51% par Fertiberia. Pourtant, le ministre de l'Energie et des Mines a récemment déclaré que désormais Sonatrach entend détenir la majorité du capital dans les projets pétrochimiques qu'elle lance en partenariat. Cette décision, selon lui, intervient suite aux instructions récentes du chef de l'Etat, cristallisées à travers la refonte de tout le processus d'investissement.En effet, le département de M. Chakib Khelil avait été invité à ordonner la reprise des négociations avec ses partenaires étrangers dans les projets déjà initiés et non encore finalisés. Il était préconisé de veiller, à l'avenir, à concevoir tout projet de partenariat ou investissement direct industriel dans les domaines de la pétrochimie, de l'électricité, du gaz et des mines en concordance avec les directives du président de la République pour qu'en chaque circonstance, l'Algérie conserve la majorité du capital dans ces réalisations. C'est d'ailleurs le cas pour les deux mégaprojets inhérents à la réalisation d'un pôle d'engrais phosphatés à Bouchegouf (Guelma) et d'un complexe d'aluminium à Aïn Témouchent. Pour rappel, ces deux projets, dont les négociations autour des nouveaux statuts ont déjà été reprises, étaient initialement conçus sur la base d'une participation algérienne minoritaire.Dans cette nouvelle société, appelée à gérer ce complexe d'ammoniac, Sonatrach se contente donc d'une participation de 49%. Pourtant, cette usine, dont l'investissement s'élève à un milliard de dollars, comptera parmi les plus importantes au monde. Opérationnelle d'ici 2012, cette usine, qui a fait l'objet d'un accord d'association entre les deux partenaires le 2 juin dernier à Alger, générera des gains importants, selon le président du groupe Villar Mir, Juan Miguel Villar Mir. Les bénéfices devront être de l'ordre de 500 millions par an. Par ailleurs et grâce à ce contrat, Villar Mir devient le leader méditerranéen du secteur des engrais, un secteur où il y a de moins en moins d'opérateurs, car la production d'ammoniac nécessite d'importantes quantités de gaz naturel, dont le prix a explosé dans les marchés internationaux à tel point que plusieurs unités de production ont du fermer à travers le monde. La Sonatrach s'engage donc à fournir la précieuse matière première à tarifs décrétés et donc négociés, en contrepartie elle encaissera des bénéfices en fonction du prix de l'ammoniac sur le marché international. Il est vrai que ce projet (le 3ème concernant la production de l'ammoniac), installe l'Algérie sur la carte du monde des producteurs, à plus long terme.Il est aussi un moyen d'avoir de l'engrais plus facilement et donc de participer au développement de l'agriculture pour réduire la facture alimentaire.