Le développement de la pétrochimie reste l'un des axes majeurs de la nouvelle politique industrielle. Au vu de l'importance du secteur, le gouvernement entend apporter une aide spécifique au développement de certains projets. Il est vrai que le P-DG de la Sonatrach, M. Mohamed Meziane, avait exclu, samedi, tout arrêt de projets d'investissement de la compagnie qui serait dû au manque de financement. Il a affirmé, à ce propos, que la quasi-totalité des projets de Sonatrach sont maintenus car "ils sont dans la phase de maturation" sans écarter néanmoins la possibilité de geler certains projets en pétrochimie et qui n'ont pas encore été attribués. N'oublions pas non plus que Sonatrach prévoit un plan d'investissement de 45,5 milliards de dollars entre 2008 et 2012, soit 8 milliards de dollars d'investissement annuellement. Aussi, les banques publiques, ayant enregistré un excès de liquidités, se sont récemment impliquées dans le financement de nombreux projets énergétiques dans le cadre de ce qu'on appelle le Project financing. C'est dans ce contexte particulier que le gouvernement entend aussi soutenir les efforts d'investissements dans le domaine de la pétrochimie''. C'est ainsi que dans le cadre du plan d'action présenté dimanche devant l'APN, par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, le gouvernement annonce clairement qu'il accompagnera la réalisation, dans le pôle d'Arzew, des projets déjà conclus, à savoir l'unité de vapocraquage de l'éthane, l'unité de méthanol, et les trois unités de production d'ammoniac et d'urée. Le même plan prévoit également un soutien à six autres projets en cours de discussion, à savoir la réalisation d'unités respectivement de craquage de fuel, de naphta et d'acide téréphtalique et PET à Skikda, d'une unité de propane et polypropylène à Arzew, d'une unité d'ammoniac et dérivés à Béni Saf ainsi qu'une raffinerie de brut à Tiaret. Il s'agit également de poursuivre le développement de nouvelles capacités de production d'électricité, y compris à travers de nouvelles approches telles que la centrale hybride (solaire-gaz) de Hassi R'mel et la ferme éolienne de Tindouf, le renforcement des infrastructures énergétiques à l'image de la dorsale gazière Est-Ouest dans les Hauts-Plateaux et la promotion d'investissements destinés à la transformation des produits miniers. Partenariat : de nouvelles règles avant fin 2008 Ne perdons pas de vue que le développement de la pétrochimie a beaucoup misé sur la notion de partenariat. Et ce n'est pas un trait caractéristique de la pétrochimie. Nombre de projets industriels d'importance devront recourir au partenariat. Et les pouvoirs publics n'ont pas l'intention de laisser la porte ouverte aux dérives et entendent bien encadrer les opérations. C'est ainsi qu'en matière de partenariat, le plan d'action du gouvernement précise qu'il bénéficiera de nouvelles orientations définies par le chef de l'Etat et les règlements seront finalisés avant la fin de l'année en cours. Ce faisant plus clair, le plan table sur la "recherche de partenaires étrangers de qualité qui pourront bénéficier du marché national consolidé par les plans de charge offerts par la relance économique en cours dans divers secteurs" et de "l'octroi de la gestion à partenaire à travers des associations, où différents investisseurs nationaux conserveront la majorité des capitaux". N'oublions pas que le gouvernement avait annoncé, l'été dernier, qu'il entendait bien conserver la majorité du capital dans tous les projets réalisés en partenariat. Le plan d'action du gouvernement précise également que certaines branches industrielles connaîtront un renforcement avec l'aboutissement de partenariats en cours de discussions à l'image de projets de partenariats dans les secteurs de la sidérurgie, de la transformation d'aluminium, de l'industrie pharmaceutique, de la production de ciment ainsi que de l'industrie automobile. Lever les financements nécessaires Le plan d'action cite également "la possibilité de lever les crédits nécessaires sur le marché local, ce qui constitue un avantage en cette période de raréfaction du crédit dans le monde". Aussi, le plan d'action du gouvernement prévoit la création d'un nouvel organisme national chargé exclusivement du financement des investissements. Ce nouvel organisme financier, dont le dossier est en cours de finalisation par le gouvernement, sera un autre outil de financement permettant aux opérateurs d'accéder aux ressources financières pour financer les projets d'investissements importants. Le plan d'action du gouvernement a cité le projet de création de cet organisme pour expliquer que les effets de la crise financière internationale ne seront pas une entrave aux gros projets d'investissements, notamment ceux relevant du domaine de la pétrochimie, de l'électricité ainsi que des mines et dérivés qui nécessitent des crédits importants. Par ailleurs, la poursuite de la modernisation de l'ensemble du secteur financier (banques, fiscalité, douanes...) est une action qui figure parmi les priorités du gouvernement. Dans le domaine fiscal, le gouvernement s'attellera à mettre en oeuvre les dispositions fiscales les plus récentes qui simplifient le contrôle pour les petits contribuables, allègent la pression fiscale sur les opérateurs économiques, augmentent les ressources des communes et renforcent la limitation aux transferts de bénéfices par les sociétés étrangères. Concernant le secteur de la PME, le plan d'action assure que le gouvernement veillera à la mise en oeuvre des mesures d'encouragement fiscales arrêtées cette année au profit des entrepreneurs, à l'application effective de la garantie de l'Etat désormais accordée aux crédits couverts par la caisse de garantie pour les PME (CGPME) et à l'accroissement du soutien à la mise à niveau des entreprises. Le plan d'action indique aussi que conformément aux directives présidentielles, un dossier global sera finalisé avant la fin 2008 en vue d'améliorer les conditions de promotion de l'investissement dans la PME.