La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach va passer concrètement à la phase de réalisation d'un certain nombre de projets pétrochimiques. En effet, le Conseil des participations de l'Etat, qui s'est réuni samedi sous la présidence du chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a donné son accord pour la concrétisation de partenariats entre Sonatrach et des partenaires étrangers pour les projets du complexe vapocraquage de l'éthane, du complexe méthanol et enfin celui d'ammoniac et urée, tous implantés à Arzew. Le complexe vapocraquage de l'éthane, dont le contrat en EPC est revenu au français Total et financé en partenariat (Sonatrach 49%, Total 51%), consiste en la réalisation, l'exploitation et la commercialisation des produits finis issus de cette usine de vapocraquage de l'éthane d'une capacité de 1 400 KTA de polyéthylène (450 KTA de LLDPE et 350 KTA de HDPE et 410 KTA d'éthylène glycol). L'alimentation de cette unité se fera à partir de l'éthane extrait des complexes GL1Z et GL2Z dans la zone industrielle d'Arzew, quant à la destination des produits finis ce sera autant le marché national qu'international. Concernant le projet de réalisation et d'exploitation d'un complexe de production de méthanol, c'est Almet, un consortium composé des sociétés Qurain (Koweït), Lurgi (Allemagne), PPSL (Trinidad), Mitsui (Japon) et Sotraco (Algérie) qui le réalisera en partenariat avec Sonatrach. Ce projet consiste en la réalisation et l'exploitation d'un complexe de production de méthanol d'une capacité de 1 000 000 tonnes métriques par an, soit 3 000 tonnes/jour. Ce complexe sera alimenté par le gaz à partir du terminal RTO situé dans la zone industrielle. Le méthanol, produit à partir de ce complexe, sera destiné au marché international. Pour ce qui est du troisième projet a avoir eu l'accord du CPE, à savoir le complexe d'ammoniac et urée, il sera réalisé en partenariat entre Sonatrach et l'Egyptien Orascom Construction Industrie (OCI). Il convient de rappeler que les deux parties avaient déjà signé un accord de principe pour la production d'ammoniac en Algérie avec une capacité de production atteignant un million de tonnes par an. Selon les clauses de l'accord, la contribution d'Orascom Industrie sera de 51%, alors que Sonatrach aura 49% du capital de la compagnie. Ce complexe de production d'ammoniac et d'urée s'annonce comme la plus grande usine dans toute l'Afrique et du Moyen-Orient. Le coût de l'investissement est de l'ordre de 750 millions de dollars. Il est également le second investissement arabe direct dans le domaine des industries pétrochimiques, après l'usine d'aluminium à Béni Saf dans la wilaya de Aïn Témouchent, avec un coût global de 5 milliards de dollars. Ces projets s'inscrivent dans le cadre de l'ambitieux programme pétrochimique de Sonatrach qui, dans sa première phase, concerne les gros projets industriels pour ensuite s'attaquer, dans sa seconde phase, à des projets de moindre envergure mais qui concernent des produits à très haute valeur ajoutée. Le secteur de la pétrochimie représente un important débouché pour l'économie nationale. Selon des experts, l'Algérie pourrait exporter pour un montant de 5 milliards de dollars dans cinq ans si elle développe immédiatement son industrie pétrochimique. Un fait dont sont conscients les pouvoirs publics qui, pour les cinq années à venir, envisagent d'injecter plus de 40 milliards de dollars dans des projets de grande envergure.