Après deux jours de lectures variées et de débats intenses, le rideau est tombé sur la troisième édition du colloque international retraçant la vie et l'œuvre de Kateb Yacine qui a regroupé un aréopage de chercheurs, écrivains et universitaires autour du thème intitulé: «l'expérience théâtrale katebienne». En appelant d'ores et déjà à des recherches sur le thème du prochain colloque 2012, tout porte à croire que les petites gens de l'association locale pour la promotion du tourisme et de l'action culturelle, organisatrice de la manifestation, ne sont que plus résignées à perpétuer la diffusion culturelle sur la pensée katébienne et périodiquement à la veille de chaque célébration du 1er Novembre. L'édition 2011 de ce colloque a porté sur le volet dramaturgique de Kateb Yacine à travers son expérience théâtrale où les intervenants nationaux et étrangers ont multiplié les approches pour rappeler sa verve militante exprimée dans ses représentations montées collectivement, qu'il destinait au public dans un univers scénique très léger et malléable, dans une oralité populaire accessible à tous. En optant pour l'arabe dialectal, Kateb Yacine avait pour objectif de ratisser large et parvenir à faire du théâtre une arme de combat luttant contre l'injustice, le chômage et la pauvreté qui pénalisent la plèbe prolétarienne. Le recours à la culture populaire obéissait à une logique idéologique et cadrait avec les intensions affichées de l'auteur, d'aller vers les gens et de poser leurs préoccupations à travers les symboles et la métaphore ou encore le rire adjacent des contes populaires de notre terroir qui démystifiaient tous les tabous. Le public de cette 3ème édition a été d'une grande affluence élargie à la présence de lycéens, d'étudiants et d'enseignants de la filière Lettres françaises. M. Hmida Layachi, auteur d'une récente publication sur Kateb Yacine avait dédicacé une cinquantaine d'exemplaires de son ouvrage aux invités et conférenciers du colloque, lors de la cérémonie d'inauguration. Dans sa communication à la séance d'ouverture, le journaliste dramaturge évoque les dernières années de la vie de Kateb Yacine en dévoilant plusieurs non-dits de l'histoire politique et culturelle de l'auteur de Nedjma. Cette évocation traitait de l'homme rebelle qui était en permanente insurrection, habité par l'esprit de recherche et de l'atelier. « Tout était atelier « dira-t-il », il était un fervent défenseur du théâtre conçu en arabe dialectal ou en tamazight, la langue du peuple », M. Rachid Boudjedra qui s'était plaint aux organisateurs du colloque de sa marginalisation aux manifestations culturelles de Guelma, a été invité à cette édition katébienne et s'est vu confié le rôle de modérateur à la première séance des travaux et en intervenant à la séance de clôture avec une communication intitulée: «l'homme et son œuvre ». Placé à titre honorifique en amont et en aval des travaux du colloque international, M. Boudjedra a déclaré «avoir lu Nedjma à l'âge de 14 ans» et salue en Kateb Yacine» son aîné, l'inégalable maître qui lui a ouvert les voies de la littérature universelle ».