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La démocratie et les consensus
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 11 - 2011

« La tragédie doit nous aider à atteindre la sagesse, pas à nous servir de guide ». J.F. Kennedy
A l'approche des prochaines législatives qui font couler beaucoup d'encre et de salive, des hommes, dans la périphérie du premier cercle où se prennent les décisions, se prennent à rêver du fauteuil présidentiel. Pour eux, le Parlement n'est qu'un accessoire dominé par l'exécutif et ne peut être qu'un galop d'essai pour légitimer sinon valider par les appareils une candidature pour El- Mouradia parmi les chefs des deux partis qui auront raflé la mise aux législatives. A leurs yeux, la course justifie les contradictions, les amendements surprises, le choc des egos et des ambitions qui résonnent à l'APN. Des deuxièmes couteaux proches du pouvoir et des oppositions qui ne discutent même pas entre elles, pour envisager des alliances, un programme, agréé on en instance, font de l'activisme dans les journaux et «flinguent» dans tous les sens. Seul le FFS, qui a une histoire, un chef indiscuté, une cohérence et surtout une continuité dans le discours sans avoir participé au pouvoir, surplombe la myriade d'opposants, bavards, volatils et pour certains épisodiques selon les échéances électorales.
Dans le paysage, M. Bouteflika joue sa partition sans trop d'inquiétudes à part celles que peuvent générer les incohérences, la faiblesse de certains ministres, les combats de coqs que se mènent des dirigeants des partis de l'alliance, les plaques tectoniques à l'œuvre sous la houlette de courants conservateurs, intégristes, censeurs et allergiques à toute réforme. Ces «boulets» tirent le pays vers le bas, le dirigisme tatillon, l'obscurantisme, souvent aidés par des officiels et des sectes internationalisées.
Au cœur du pouvoir, le président de la République veut impulser une dynamique et une direction nouvelles à la gouvernance et au pays où il jouit d'un capital confiance que les citoyens accordent peu aux appareils partisans, aux administrations locales, nationales, aux élus d'une manière générale. Ils responsabilisent à voix haute de larges pans du gouvernement, la corruption, la bureaucratie qui les castre. Ceux qui ont suivi le CNES dans le pays profond ont fait parfois des découvertes énormes, dramatiques et livrées sans peur ni tabou. Le président a devant lui des chantiers et des décisions stratégiques aux plans politique, économique et de l'équité territoriale, sachant que c'est l'extrême Sud qui fait vivre le Nord et entretient tous les appareils d'Etat, y compris les partis de la majorité, gros consommateurs d'argent. Le moindre échec, le moindre recul lui seront comptabilisés. Et alors le scepticisme réel sera le maître des lieux et l'avenir plus sombre, malgré une aisance financière qui n'est pas éternelle.
Ni partisan d'un islamisme des ténèbres et opposé à une «éradication» qui aurait mené à une impasse, M. Bouteflika se place au centre, au-dessus des géniteurs d'une guerre civile, commencée et gérée dans la pire violence, le déni de justice, l'insécurité absolue, le gel de toutes les libertés. A son bilan, il inscrit en creux sa non-responsabilité dans «la tragédie nationale», sa politique de réconciliation nationale que des chefs intégristes et le terrorisme utilisent pour tuer, prôner la haine et les divisions. Le monde extérieur et de nombreux pouvoirs, qui avaient misé sur la victoire de l'ex-FIS ou sur un régime dirigé par une sous-traitance qui «aurait sauvé le pays», revoient chaque jour leur copie, en attendant…
En rendant régulièrement hommage à l'ANP, il a joué l'alternance au sein de sa majorité pour diriger le gouvernement, après l'intermède Benbitour qui a expliqué sa démission, sans cependant jamais confier des postes stratégiques au MSP. Le cadrage dans des postes techniques des dirigeants d'un démembrement des frères musulmans a été peu analysé par l'opposition et les commentateurs. Cette position subalterne accule le MSP à soutenir M. Bouteflika, pour rester à proximité du pouvoir sans pour autant détenir des postes clés dans la police, le Parlement, les médias lourds… De fait, son image est brouillée face aux résidus de l'ex-FIS, pour ses cadres tentés par les dissidences sans basculer dans l'opposition frontale au pouvoir. En cela, M. Bouteflika divise les courants islamistes, rassure les grandes nations allergiques à l'islamisme qui part dans tous les sens. M. Bouteflika a en quelque sorte réussi son contrat de Rome en excluant de nombreux courants extrémistes dont les chefs sont à la retraite ou en exil. Des militaires emblématiques d'une sombre période sont remplacés par des jeunes officiers compétents, formés et peu enclins à entrer dans le jeu politique pour ne perturber ni l'armée ni le pays. La place que prend l'ANP dans la construction industrielle la rapproche plus de l'armée turque, qui est une puissance économique, que de celles de la Tunisie, de l'Egypte ou du Maroc. Après Rome, le PT est intégré dans la politique. La réconciliation nationale reste à parfaire avec les fractures occasionnées dans la société et l'exclusion injuste de l'opposition réellement démocratique et républicaine. Le paysage en cette fin d'année, caractérisé par l'échec des partis traditionnels, donne au chef de l'Etat une marge face à l'Europe et aux USA en direction de la Chine, de la Turquie… La situation dangereuse du pays, soumise aux aléas du baril, donne de la vitesse et de l'ancrage aux réformes, à des libertés élargies en vertu de la Constitution, qu'il faut bien faire respecter, à un Parlement représentatif et crédible…
La responsabilité de chacun est engagée, pleine et entière, pour que l'Algérie, au-dessus des intérêts claniques, trouve un rang digne de son histoire, confisquée par les «familles» et des exécutants de bas étage.
Le chemin est difficile parce que la rente «historique» est managée par des figures qui n'ont jamais tenu un fusil, connu les geôles et les tortures coloniales ni porté la révolution partout dans le monde. L'enrôlement de la religion, le trabendisme et le nomadisme politique, la bureaucratie et l'argent ont détourné le fleuve, comme l'écrivait le regretté Mimouni, mort à l'étranger dans des conditions indignes pour tout le pays. Pour ceux qui ont vu l'arrivée de son corps à l'entrée d'une hôpital parisien, ce fut un traumatisme déterminant. Aujourd'hui, des «experts», des «conseillers» tendus vers plusieurs mangeoires pérorent sur le cinéma et la culture, sans avis pour ou contre les réformes. Inlassablement, nombreux sont les Algériens qui veulent dénoncer les clercs obscurs, le regard porté sur le secteur privé en vrac, les freins devant la jeunesse, la négociation avec l'opposition crédible et l'ouverture à tous les niveaux. La mort de Saddam, de Kadhafi, les chutes «cinématographiques» de Ben Ali et Moubarak, les préparatifs contre Al Assad et le président yéménite n'ont pas opéré le moindre déclic au sein de la classe politique. En fait, il faut sans cesse le marteler, la société civile, les femmes, les patriotes où qu'ils se trouvent ont des responsabilités énormes pour que s'installent la tolérance, la paix contre les appareils pour lesquels la démocratie est mortelle. La légitimité démocratique et les consensus deviennent urgents.


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