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Printemps arabe, guerre en Iran
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 11 - 2011

Chaque jour qui passe rapproche le monde d'un conflit majeur opposant une partie de l'Occident et de ses alliés arabes à la République islamique d'Iran. Il peut paraître paradoxal d'aborder cette question alors que l'actualité reste marquée respectivement par les lendemains de la victoire des islamistes d'Ennahdha en Tunisie, par les incertitudes quant à la nature du nouveau régime libyen et par les massacres on ne peut utiliser un autre terme des populations civiles en Syrie. Cela sans oublier la grave crise politique, économique et financière qui risque de sonner le glas de la zone euro et, avec elle, de l'Union européenne.
Pourtant de nombreux indices montrent qu'une mécanique implacable est en train de se mettre en place laquelle vise non seulement à mettre fin au programme nucléaire iranien mais aussi à faire chuter le régime des mollahs. Pour bien le comprendre, il faut peut-être s'astreindre à un peu plus de recul par rapport à l'actualité du «Printemps arabe » tout en essayant d'en analyser certaines conséquences et de comprendre dans quelles perspectives elles s'inscrivent.
Commençons par la Tunisie. La majorité des chancelleries occidentales, notamment celle des Etats-Unis, a salué le succès électoral d'Ennahdha, exception faite de la position quelque peu réservée de la France (pouvait-il en être autrement quelques mois à peine après la chute de l' «ami» Ben Ali ?). Nombre de responsables de partis démocrates tunisiens le confirment. Le message qui leur a été délivré par Washington et ses diplomates est dénué d'ambiguïtés. Il n'est pas question pour l'oncle Sam d'aller à l'encontre du «choix populaire », comprendre le vote en faveur d'Ennahdha. L'époque de janvier 1992, où la première puissance mondiale s'accommodait de l'annulation brutale de la victoire de l'ex-Front islamique du salut (FIS) paraît bien révolue...
Prenons maintenant la Libye. On ne sait pas encore ce que sera l'après-Kadhafi mais une chose paraît certaine : les nouveaux maîtres de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque auront beaucoup de mal à adopter une ligne politique autonome vis-à-vis d'Occidentaux qui leur agitent déjà la facture du conflit armé de ces sept derniers mois. Bien sûr, cela ne signifie pas une allégeance totale ou le retour du temps des protectorats et des concessions. Mais, concernant une question aussi grave que le déclenchement d'une guerre contre l'Iran, les Etats-Unis et leurs alliés se disent désormais qu'ils pourront compter sur, au moins, la neutralité des Libyens et des Tunisiens. Cela sans oublier les Egyptiens puisque l'on peut parier que la victoire électorale annoncée des Frères musulmans à la fin du mois sera, elle aussi, saluée à Washington et à Londres (peut-être même aussi à Paris). Attitude normale dira-t-on dès lors que les urnes et la volonté populaire auront tranché. Certes, mais, là aussi, les arrière-pensées seront nombreuses.
En clair, si le chef de file du camp occidental se résigne à accepter l'arrivée au pouvoir de courants politiques religieux dans la majorité du monde arabe, c'est qu'il estime qu'il y gagne sur deux tableaux. D'abord, cela promet, selon lui, l'apparition d'une stabilité plus solide et plus durable que celle que prétendaient assurer les tyrans. Ensuite, cela offre la garantie que les opinions publiques, ces fameuses «rues arabes» se tiendront tranquilles (en cas d'attaque contre l'Iran) dès lors que leurs pouvoirs, enfin légitimés par les urnes, leur demanderont de le faire au nom de l'intérêt national. Un intérêt qui sera jugé supérieur à la solidarité entre musulmans.
Le Printemps arabe et l'arrivée aux affaires de courants islamistes sunnites dont certains sont largement financés par les monarchies (sunnites) du Golfe sont finalement une mauvaise nouvelle pour l'Iran. A ce sujet, on sait à quel point les pays du Golfe sont terrorisés (le mot n'est pas faible) à l'idée que Téhéran puisse disposer un jour de l'arme atomique. Leur raisonnement est simple : qui osera alors empêcher les pasdarans de s'emparer des champs gaziers et pétroliers du Qatar ou des Emirats arabes unis au nom de vieilles, et non résolues, revendications territoriales ? Et dans cette affaire du nucléaire iranien, on ne relèvera jamais assez que les monarchies du Golfe sont aujourd'hui les alliés objectifs d'Israël qui, à en croire une partie de sa presse, serait de plus en plus tenté par une action militaire préventive.
Résumons. Les Etats-Unis vont tôt ou tard frapper l'Iran pour l'empêcher de se doter de la bombe nucléaire. Cette action militaire sera soutenue, applaudie et peut-être même accompagnée par Israël mais aussi par les monarchies du Golfe où la haine du chiite, fut-il arabe, est en train de virer à l'hystérie paranoïaque. Pour Washington et ses alliés du Golfe, cette action bénéficiera, au minimum, de la retenue pour ne pas dire de la compréhension de peuples arabes (tunisien, libyen, égyptien…) ayant apprécié que l'Occident ait accepté, et salué, leur choix électoral en faveur de l'islamisme. Dans ce scénario, il apparaît comme évident que le cas du régime d'Assad (allié politique et confessionnel de Téhéran) ne se règlera qu'une fois le régime des mollahs tombé.
Pour autant, rien ne dit que les peuples arabes «libérés », y compris en Libye, se comporteront comme prévu. On se souvient de la base du FIS forçant ses dirigeants à se ranger auprès de l'Irak de Saddam contre l'Arabie saoudite (c'était en 1991, à la veille du déclenchement de la Guerre du Golfe) laquelle était pourtant une généreuse donatrice. On sait aussi que le sentiment anti-américain reste très fort et qu'il s'est même exacerbé depuis la pitoyable volte-face d'Obama sur le dossier palestinien… Mais il est possible que l'apathie du monde arabe, et ses divisions, durant l'intervention de l'Otan en Libye ont convaincu les stratèges américains qu'une action militaire contre l'Iran ne déclenchera pas de protestations populaires de grande ampleur. Ce serait-là une conséquence pour le moins paradoxale du Printemps arabe…


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