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Gouvernance: L'Etat, la rumeur, les dits et les non-dits
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 28 - 12 - 2011

L'Etat n'a pas versé de TVA aux sociétés étrangères depuis près de dix ans et, par conséquent, il leur est redevable de près de trois milliards de dollars.
Cabinets de consulting et cabinets d'affaires, avocats connus ne savent pas comment résoudre l'équation «d'un Etat riche qui ne paie pas ses clients ou ne s'acquitte pas de ses dettes». L'on ne se gênerait pas de rappeler que «l'Etat a toujours été un mauvais payeur». Mais plus encore. Il est accusé de pratiquer des règles non écrites malgré leurs conséquences négatives sur l'économie nationale et le développement des investissements ainsi que leur capacité à mettre de l'ombre sur les véritables lois. «L'Algérie est dans une situation économique complexe où il est difficile de trouver le bout de l'écheveau pour le démêler», nous disait hier un consultant de renommée mondiale. L'on saura ainsi que le gouvernement refuse de payer une dette de près de 3 milliards de dollars aux entreprises étrangères, une dette cumulée sur une dizaine d'années en raison de son non-paiement de leur TVA. Interrogé à ce sujet en marge de la journée parlementaire organisée lundi dernier au siège de l'Assemblée, le ministre des Finances a préféré avancer un sourire sympathique avant de répondre par un rappel d'une vague procédure technique que les entreprises étrangères se doivent, selon lui, de suivre. «Ah bon ?», s'est-il interrogé en premier, «je ne suis pas au courant», ajoutera-t-il avec un large sourire pour cacher peut-être sa gêne. «Il est question de précomptes où il est calculé une TVA entre deux taux, un normal et un autre différentiel», a-t-il lâché avant de s'engouffrer dans l'ascenseur de l'APN. Karim Djoudi ne pouvait qu'être gêné face à un problème qui non seulement persiste mais qu'il n'a aucun moyen de résoudre, ministre des Finances qu'il est. Il aurait, selon nous sources, «levé les bras au ciel à l'évocation de cette dette, montrant ainsi son incapacité à trouver une solution à un problème qui lui échappe». Djoudi pourrait «à la rigueur répondre à quelques sociétés étrangères sans plus, parce que le montant est important et son paiement semble ne pas relever de ses prérogatives», ajoutent nos sources.
L'ENIGME DES TIMIDES APPARITIONS DU SG DU RND
L'on susurre que ce refus de paiement serait «une instruction non écrite du Premier ministre, Ahmed Ouyahia». Certaines sociétés étrangères se sont tournées, selon nos interlocuteurs qui sont directement concernés par le traitement de pareils dossiers, vers la justice et ont déposé plainte. «Mais les dossiers traînent et personne ne peut trancher la question», affirme-t-on. D'autres «pas des moindres, pétrolières ou de construction et anciennement installées» penseraient à quitter l'Algérie «vu que leurs affaires peinent à se développer. Déjà que les sociétés étrangères arrivent difficilement à faire valoir leurs droits en matière de rapatriement des bénéficies en raison de la complexifié du texte réglementant le change…». Il est même affirmé dans ces mêmes milieux que «les sociétés étrangères qui réalisent des projets de développement sont véritablement coincées parce qu'elles n'arrivent pas à faire légalement réceptionner leurs projets une fois réalisés». L'on explique qu'«aucun responsable dans aucun ministère ne veut apposer sa signature ou mettre son cachet pour agréer la réception des projets finalisés, de ce fait, il y a des projets qui fonctionnent mais presque dans la légalité et sans que leur soient comptabilisés ni les rendements ni les dividendes». L'effet «scandales Sonatrach ou de l'autoroute est-ouest, qui ont entraîné dans leur déferlement de nombreux cadres rien que parce qu'ils ont signé des documents, pèsent lourdement sur le fonctionnement des institutions de l'Etat», nous est-il noté. Les cabinets d'affaires jugent la situation inextricable. «Une véritable cacophonie !», s'exclament-ils. «Ahmed Ouyahia n'en fait qu'à sa tête ?», interrogent-ils. Peut-être en l'absence physique et surtout morale du président de la République qui, si la gestion des affaires publiques ne lui incombe pas directement, est pourtant le seul à pouvoir exercer la prérogative de l'arbitrage quand les choses se compliquent. Selon nos sources, le chef de l'Etat s'est totalement détaché de la gestion courante des dossiers de l'Etat. «Il s'enferme très souvent seul, il refuse de voir les gens, il n'intervient que quand il s'agit d'affaires sécuritaires», affirment nos sources.
NOUVELLES MISSIONS POUR L'ARMEE ?
D'ailleurs, les derniers changements intervenus au niveau du département du DRS que dirige Mohamed Médiène (Tewfik) ont reçu son aval avant d'être confirmés. En tant que chef suprême des armées, sa vision des choses sur le dossier sécuritaire a changé en raison des bouleversements que connaissent la région et notamment les frontières sud du pays. La crise en Lybie est venue lui en imposer son adoption par des faits concrets. En 2000, il avait martelé que l'armée algérienne devait se professionnaliser. «Parce qu'elle doit se retirer des arcanes de la politique, rentrer dans les casernes et s'occuper convenablement de la surveillance du pays et de ses frontières», expliquent des spécialistes. Il en a même fait appel pour cela à l'OTAN dont les offres de services pour professionnaliser les armées du tiers monde notamment celles arabes, sont nombreuses et diverses. «Mais aujou-rd'hui, les choses ont évolué bien différemment de ce qui était attendu ou visé. Le président veut une armée qui se spécialise dans le sécuritaire pour pouvoir répondre aux exigences du terrain et des multiples fronts qui ont été ouverts pour déstabiliser le pays», affirme-t-on. L'insistance de l'Algérie à renforcer le CEMOC (Comité d'état-major opérationnel conjoint) et l'UFL (Unité de fusion et de liaison) avec ses pays voisins du sud et sa gestion par les chefs d'états-majors militaires des quatre pays appellent à une redéfinition des tâches et des missions des troupes militaires. Il est évident que l'armée ne fait pas face à des guerres conventionnelles mais au terrorisme, à la circulation des armes et à la transcriminalité sous toutes ses formes. Tout autant que l'ensemble des forces de sécurité, les militaires se doivent de faire dans le renseignement en premier lieu. C'est une exigence de taille de la nouvelle guerre. L'attentat, le 26 août dernier à l'académie militaire de Cherchell, n'en finit pas de susciter des questionnements lourds de sens.
Mis à part ces grandes questions de sécurité ou de stabilité du pays liés à des feuilles de route internationales et régionales contraignantes, Bouteflika semble avoir choisi de vivre en ermite, seul et isolé de tous, mis à part sa famille. «Il ne voulait pas aller à Laghouat ni ouvrir l'année judiciaire, il l'a fait à contrecœur», nous disent des personnes qui lui sont proches et qui ajoutent qu' «il n'a d'ailleurs pas été accueillir le président mauritanien à son arrivée à Alger comme l'exigent les usages protocolaires mais a confié la mission au président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah. Reste sur la scène un Premier ministre habitué à afficher une assurance voire une suffisance face à tous les problèmes.
DJABALLAH, UNE NOUVELLE PIECE SUR L'ECHIQUIER ISLAMISTE
Les observateurs auront cependant relevé qu'en tant que secrétaire général du RND, Ouyahia a commencé timidement sa campagne électorale. «Ce n'est que ces derniers temps qu'il a décidé d'animer des meetings mais loin des médias, il les tient à huis clos», notent ses collaborateurs. Contrairement au SG du FLN qui occupe la scène politique et médiatique depuis longtemps en prévision des futures élections, le patron du RND, par ses rares apparitions en tant que tel, ne semble pas trop donner d'importance à des échéances qu'on qualifie pourtant de «cruciales et décisives». Il aurait peut-être compris qu'il ne sera pas consacré première force du pays en ces temps où les partis islamistes reprennent du service dans plusieurs pays arabes. A moins que le Premier ministre ne s'attende à un retournement brusque de situation qui le projetterait indéniablement au-devant de la scène. Faits incontestables : Bouteflika se détache, jour après jour, de la scène politique. Le pouvoir ne doit lui dire plus rien. Certaines personnes de son entourage avancent même que «s'il n'y avait pas son frère Saïd qui lui aurait demandé de terminer son mandat, il aurait quitté son poste de président». Il est aussi indiqué qu'il y a à peine quelques mois, le patron du DRS, Tewfik, lui aurait présenté sa démission mais il lui aurait dit : «Patientes un peu, on partira tous ensemble». D'ailleurs, il est admis que si Bouteflika quitte la table, il ne laissera personne de son règne derrière lui. «Si je pars, tout le monde doit partir», aurait-il lâché un jour.
L'avènement de nouveaux partis politiques sur la scène nationale laisse présager une résurgence du courant islamiste à l'issue des scrutins électoraux de l'année prochaine. «Les islamistes auront plusieurs façades, du modéré, au toléré, au conservateur jusqu'au radical», pensent des analystes. Le retour d'Abdellah Djaballah à la tête d'un nouveau parti pourrait en effet, plus qu'Ahmed Taleb Ibrahimi, constituer une nouvelle pièce dans l'échiquier islamiste que les Américains chercheraient à mettre en place dans la région. Il pourrait même en être une pièce maîtresse dont le rôle pourrait être bien (re) modelé par le pouvoir en place même si Belkhadem continue de plaire encore à Hillary Clinton.


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