Fin du suspense dans le dossier Djezzy, et l'Algérie a revu à la baisse ses prétentions pour l'acquisition du second opérateur de téléphonie mobile. Entre l'Algérie et le cinquième opérateur mondial de téléphonie mobile, le russe Vimplecom, c'est pratiquement la dernière ligne droite pour la fin d'un litige sur l'acquisition d'Orascom télécoms Algérie (OTA). Les bruissements de couloirs et les annonces du ministre de la Poste et des TIC, dimanche, ont fini par donner deux communiqués officiels, hier, sur la cession quasi-certaine à l'Algérie de 51% de Djezzy. Dans un communiqué daté d'Amsterdam, Vimplecom annonce être parvenu à un pré-accord avec l'Algérie pour la cession de la majorité du capital d'OTA, mais reste assujetti à un prix acceptable que doit débourser Alger. Le russe confirme également, dans un long communiqué de sa division information, que pratiquement tous les obstacles ont été levés pour l'acquisition par l'Algérie de la majorité du capital d'OTA, dans la perspective d'un accord global bénéfique aux deux parties. Mais, il confirme que le prix de cession de cette acquisition n'a pas été, pour le moment, fixé et reste encore en négociations. Pour autant, Vimplecom confirme que la direction d'OTH, propriétaire initial d'OTA-Djezzy, n'a pas été associée à ces discussions. Vimplecom avait racheté, en mars dernier, le groupe italien Wind Telecom qui détenait 51% d'OTH, propriétaire de 97% du capital d'OTA. En outre, Vimplecom confirme la signature, samedi, du protocole d'intention (mémorandum of understanding) qui définit les modalités et conditions convenues pour la vente d'OTA, ainsi que l'accès aux données (data-room) relatives aux clauses de confidentialités. De son côté, le ministère algérien des Finances a annoncé, également hier, que les deux parties ont signé samedi un «Protocole d'Accord» (protocole d'intentions) dans lequel elles ont confirmé leurs intentions de poursuivre les modalités de cette session. «Le ministère des Finances et Vimplecom Ltd ont procédé, le 7 janvier, à la signature d'un protocole d'accord, dans lequel ils ont confirmé leurs intentions de poursuivre les discussions en vue d'examiner les modalités d'une éventuelle cession à l'Etat algérien, par Orascom Telecom Holding (OTH) d'une participation majoritaire dans le capital de sa filiale Orascom Telecom Algérie (OTA)», indique le communiqué du ministère des Finances. « Vimplecom a confirmé son intérêt à trouver un accord avec l'Etat algérien, au terme duquel OTH, qui détient 96,81 d'OTA, céderait une participation majoritaire dans le capital d'OTA», précise le ministère des Finances. En outre, «la gouvernance et les moyens de contrôle de la gestion d'OTA seront répartis entre OTH et l'Etat algérien, selon les modalités qui restent à convenir entre les deux parties», précise le communiqué du ministère qui a ajouté que «l'Etat algérien et Vimplecom se sont, chacun, engagés à procéder à une évaluation de l'entreprise de télécommunications, et à entamer les négociations sur les termes et conditions dans lesquels la cession d'une participation majoritaire dans le capital de l'entreprise de télécommunications pourrait intervenir». L'accord accorde, cependant, aux deux parties «la liberté d'interrompre, à tout moment, les discussions en cours», précise le ministère. Les communiqués sur la cession de Djezzy à l'Etat Algérie, diffusés simultanément à Alger et Amsterdam, laissent pourtant ouvertes toutes les suppositions quant à l'issue de ce bras de fer engagé, il y a deux ans, lorsque l'Algérie avait fait prévaloir son droit de préemption à l'annonce de l'intention de vente de Djezzy par son propriétaire, OTH, au sud-africain MTN. Deux ans après, on est loin des déclarations fracassantes de ce droit de préemption, et selon toute vraisemblance, l'Algérie va se contenter seulement de 51% de Djezzy. Reste une question essentielle: combien va payer l'Algérie pour entrer comme actionnaire majoritaire dans le capital de Djezzy?