Une foule en furie, composée essentiellement des «exclus et des oubliés» de l'opération de remise des pré-affectations actuellement en cours au niveau des deux quartiers de Médioni et d'El-Hamri, s'est rassemblée dans la matinée d'hier devant le siège du secteur urbain d'El-Hamri. Des hommes et des femmes de tous âges, en colère car n'ayant pas reçu l'heureux sésame qui leur ouvrirait les portes du relogement, cette précieuse pré-affectation remise la veille à des centaines de familles. Les nerfs à vif, certains contestataires étaient à deux doigts de basculer dans la confrontation en menaçant de couper la circulation automobile au niveau du boulevard Mekki Khelifa, n'était-ce l'intervention de l'officier de police chargé de la sécurité et des sages des deux quartiers. Le nom du responsable communal qui a chapeauté l'opération de remise des pré-affectations était sur toutes les bouches. On exige sa présence pour s'expliquer devant tout le monde des raisons ayant amené à l'exclusion de centaines de familles. En vérité, personne n'était en mesure hier de dire avec précision le nombre exact des familles exclues. Mais à titre indicatif, chaque immeuble concerné par le relogement compte au minimum deux familles exclues, témoigne une quinquagénaire, elle-même n'ayant pas reçu de pré-affectation, avec trois autres de ses voisins. Certains immeubles, notamment à Médioni, ont carrément été omis de l'opération. Devant la pression qui montait crescendo, les services de sécurité, qui se sont préparés au pire en mobilisant un groupe d'éléments des forces anti-émeute, n'avaient pas d'autre alternative, ils ont ramené, sous escorte rapprochée, le responsable communal chargé du dossier. Dans son discours devant la foule, le responsable en question a «admis que des omissions sont bel et bien enregistrées et qu'elles sont actuellement en train d'être prises en charge. Il existe des familles qui ont été enregistrées et qui n'ont pas reçu de pré-affectation, alors qu'il y en a d'autres, dans des immeubles à Médioni notamment, qui n'ont carrément pas été recensées», a-t-il affirmé, avant de promettre que «chaque famille qui a droit recevra sa pré-affectation et que ce n'était qu'une question de temps.» A 13 heures tapantes, la foule a commencé à se disperser dans le calme.