L'option de prise de participation d'Algérie Télécom (AT) dans le capital de l'Eepad semble définitivement écartée. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC), Moussa Benhamadi, appelle l'opérateur privé à payer ses dettes envers l'opérateur public. «Il n y a pas de nouveau dans le différend entre Eepad et AT. Le litige financier n'est pas encore réglé. A cet opérateur de payer ses dettes», a déclaré jeudi M. Benhamadi en marge de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, selon l'APS. Estimée initialement à 4 milliards DA (MDA), puis à 2,5 MDA, la dette de l'Eepad a été récemment estimée par la justice à 2,2 milliards DA (MDA), selon les déclarations de Nouar Harzallah dans un entretien publié dans le dernier numéro du supplément TIC Quotidien d'Oran/Maghreb Emergent. Dans de précédentes déclarations, le ministre des PTIC avait souligné la nécessité de régler ce différend entre les deux opérateurs. « Je pense que les deux opérateurs devraient trouver une solution à l'amiable telle que le rachat de l'Eepad par Algérie Télécom. J'avais engagé cette procédure en 2009, lorsque j'étais à la tête d'AT, mais qui n'a malheureusement pas abouti. J'ai toujours défendu la préservation de l'Eepad en tant qu'acteur important des TIC en Algérie », expliquait récemment Moussa Benhamadi. En attendant le règlement de ce conflit commercial, l'Eepad est déjà passée à une autre étape, celle de l'offre de service indépendante de l'abonnement Internet. Lors d'une conférence de presse organisée samedi dernier au siège de la société, le PDG de l'Eepad, Nouar Harzallah, avait annoncé le lancement prochain de l'offre Assilabox, ainsi que la mise sur le marché, voire l'exportation, de la tablette graphique «eePad». Sur un autre registre, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a affirmé jeudi que son secteur vise à porter le taux d'abonnement au réseau Internet de 20 à 50% à l'horizon 2014. Selon lui, le taux des prestations Internet «demeure encore modeste» précisant que tous les efforts déployés jusqu'à présent ont été en deçà des attentes et que des actions sont entreprises pour rattraper les retards. Le ministre a également évoqué la généralisation de l'Internet à une vitesse 2 mégabits et plus à titre gratuit à travers les lieux publics, les maisons de culture, les établissements scolaires (lycées, collèges), et ce, à la charge du ministère via le fonds de développement de l'usage des technologies de l'information et de la communication. Le lancement de la téléphonie 3G, au plus tard avant la fin du 1er semestre 2012, permettra, selon M. Benhamadi, d'atteindre la généralisation envisagée. C'est dans ce cadre, rappelle-t-il, que la réunion du Conseil des ministres de décembre dernier a arrêté un plan national de l'Internet haut débit, inscrit dans le cadre de la stratégie nationale «e-Algérie». Revenant sur le projet de révision de la loi sur la poste et télécommunications, Benhamadi a confirmé qu'une banque postale sera lancée durant l'année en cours, tout en précisant qu'elle sera prête «dans trois ans». L'objet de la banque postale est de «faciliter les services bancaires et de les rapprocher du citoyen», notamment dans les régions éloignées, a indiqué le ministre. Le ministre a aussi annoncé un autre projet relatif au vote électronique qui sera destiné à la communauté algérienne. Un projet qui ne sera probablement pas opérationnel pour les prochaines échéances électorales de 2012, car sa concrétisation dépendra, a ajouté le ministre, «de la mise en place d'un réseau électronique national sécurisé et de l'introduction de nouvelle technologies».