« Aucun boycott ne peut assurer qu'il constitue une alternative efficace à la participation», a affirmé le président du Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed, dans une déclaration lue par le premier secrétaire du parti, Ali Laskri, lors des travaux de la convention nationale qui s'est déroulée vendredi à Alger. La question de la participation ou non aux élections du 10 mai n'est pas pour autant tranchée, puisque le FFS affirme que la décision sera prise le vendredi 24 février lors de la réunion de son conseil national. Lors de son intervention à l'ouverture des travaux de la convention nationale, le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, avait indiqué que le conseil national du parti se prononcera «bientôt» sur la participation ou non du parti aux prochaines élections. Le président du FFS, M. Hocine Aït Ahmed, a affirmé, dans une intervention écrite adressée aux participants à la convention, qu' «aucun boycott ne peut assurer qu'il constitue une alternative efficace à la participation», laissant ainsi planer un doute favorable à une participation aux prochaines joutes électorales. Le président du FFS a relevé le «dilemme» devant lequel se trouve son parti face au prochain rendez-vous électoral. Si le FFS décidait d'y participer, il ne peut toutefois assurer sécurité ou changement démocratique, a affirmé Aït Ahmed. Boycotter les prochaines élections législatives prévues le 10 mai prochain ne constitue pas «une alternative efficace» à la participation, a estimé le président du FFS. «Nous ne pourrons donc assurer que nous allons sanctuariser le pays, veiller à la sécurité nationale et initier le changement démocratique en y participant», a-t-il dit. AVANTAGES ET INCONVENIENTS M. Aït Ahmed a regretté que son parti au regard de ses «ambitions» et de ses» potentialités», débat de l'utilité d'une participation électorale «quand tant de défis sont encore à relever», selon lui. «Nous aurions même (...) pu être occupés par un débat sur les modes de scrutin, ou les prérogatives institutionnelles de telle ou telle assemblée et cela n'aurait pas été déprimant, compte tenue de l'évolution permanente des conditions de l'exercice politique et démocratique à travers le monde et l'histoire», a-t-il expliqué. Discuter de l'opportunité de participer ou non à une consultation électorale intervient dans un contexte de «dévoiement des pratiques politiques, électorales ou non électorales, autant que des instruments de contrôle», a-t-il encore regretté. Concernant les affaires internes au parti, Aït Ahmed estime que le FFS et l'Algérie sont «notre maison à bâtir envers et contre tous les séismes». Le patron du FFS est revenu sur «les clivages qui traversent le parti», rappelant qu'ils ont «failli plus d'une fois le perdre, surtout durant les années de braises et de cendres dans lesquelles le pays a été plongé malgré lui». Le FFS a lancé, il y a un mois, un débat auquel avaient pris part des militants et des sympathisants du parti, mais également des personnalités nationales, des syndicats autonomes et des représentants de la société civile, pour discuter des prochaines échéances électorales. Des débats similaires ont eu lieu dans 36 wilayas pour situer les avantages et les inconvénients de la participation ou du boycott du FFS aux élections législatives du 10 mai prochain. La convention nationale est venue sanctionner ces rencontres dont le bilan sera soumis à la prochaine session du conseil national du parti qui aura à trancher sur la décision finale du FFS par rapport au prochain scrutin. Dans sa lettre, Hocine Aït Ahmed assume avoir «dû prendre des décisions qui ont pu sembler unilatérales», avant d'affirmer qu' «elles ne l'ont jamais été».»Il m'est arrivé de trancher entre des propositions différentes, voire divergentes, mais je n'ai rien ordonné ni engagé selon mon entendement, car nul homme sensé ne devrait laisser son jugement tributaire de son seul entendement», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le président du FFS affirme tenir à l'unité de la Kabylie, «autant qu'à l'unité de chaque région d'Algérie et de l'Algérie elle-même». «Un coup d'œil sur notre histoire et un regard sur le monde, nous montrera aisément combien l'unité de chacune des parties est tributaire de l'unité du tout, qui les constitue autant qu'elles le constituent», dit-il à ce propos. Quant à la l'unité du «pôle démocratique», le chef du FFS a expliqué que cette question sera «à l'ordre du jour (et peut-être pas), quand la politique reprendra ses droits sur le bricolage inconscient, les mensonges, les manipulations et les enfermements de tous ordres».