Le directeur général des libertés publiques et affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi, a fermement récusé, hier sur les ondes de la radio de la chaîne III, toutes les accusations de velléités de fraude et de manipulation du fichier électoral que la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL) et certains partis politiques ont portées contre l'Administration en brandissant, comme argument à charge, l'inscription, au-delà des délais prévus par la loi, de 30.000 militaires sur le fichier électoral: «Nous réfutons en bloc toutes ses accusation», a-t-il répondu en ajoutant que les garanties prévues par la loi et les moyens mis en place pour assurer l'intégrité des élections législatives ne permettront pas la fraude contre laquelle le président de la République avait, par ailleurs, mis en garde à l'occasion de son discours d'Arzew. Sur l'inscription collective des 30.000 militaires, après la clôture de la révision des listes électorales le 21 février dernier, le représentant de Daho Ould Kablia a précisé que l'opération, sous la supervision des magistrats de la Commission nationale de supervision des élections (CNSE), a été possible dans le cadre des recours administratifs et judiciaires conformément à l'article 22 de la loi portant régime électoral qui permet d'inscrire les électeurs qui auront été omis lors de la période de révision du fichier. D'ailleurs, aucune inscription n'est possible s'il n'y a pas eu radiation au préalable, a-t-il encore affirmé en annonçant, comme gage de bonne foi, que des copies des listes électorales seront remises à tous les partis politiques et candidats indépendants et à toute personne habilitée à intervenir dans le processus électoral pour vérifier les éventuelles anomalies. «Nous connaissons parfaitement les listes électorales. Aux accusateurs de nous montrer ceux qui sont indûment inscrits», a-t-il lancé en direction de la CNSEL et des partis qui sont montés au créneau avant-hier. De la même manière et sur le même ton quelque peu définitif, tout en rappelant que la loi ne prévoit pas d'indemnités pour la CNSEL, Mohamed Talbi a refusé de reconnaître le bien-fondé des arguments présentés par les membres de la commission pour justifier le gel de leurs activités pendant trois jours. «Il est regrettable de parler de moyens alors que les enjeux des élections sont aussi importants», a-t-il estimé en affirmant que la commission de surveillance -dont le président Mohamed Seddiki avait réclamé les mêmes moyens que ceux mis à la disposition de la commission des magistrats- dispose des moyens logistiques (équipements de liaison téléphonique, matériels informatiques, véhicules...) nécessaires à l'accomplissement de sa mission et que la commission des magistrats ne bénéficie pas de faveurs ni de privilèges contrairement aux accusations portées. Sur l'évolution technique des préparatifs des élections, Mohamed Talbi a notamment indiqué qu'au 04 mars, 932 dossiers de candidatures avaient été retirés par 558 indépendants et 374 partis politiques. Sur les 34 formations politiques existantes, 22 ont annoncé leur engagement dans la course à la députation, dont 4 parmi les partis nouvellement agréés. Le responsable du ministère de l'Intérieur a, par ailleurs, annoncé qu'en prévision de l'arrivée «massive» des observateurs étrangers, des précurseurs de l'Union européenne, de la Ligue arabe et de l'Union africaine se sont déjà rendus dans quelques wilayas du pays pour constater la préparation des élections.