Dans le but d'un maillage sans faille du territoire national et afin de désenclaver toutes les régions, surtout celles du Sud et du Grand-Sud, en passant par les Hauts Plateaux, l'Algérie s'apprête à lancer de grands projets autoroutiers, tendant à réaliser des pénétrantes reliant le centre du pays, l'Ouest et l'Est au grand Sud. Le premier de ces projets, qualifiés de grandioses par le ministre des Travaux publics, M. Amar Ghoul ainsi que par celui de l'Aménagement du territoire et de l'environnement M. Chérif Rahmani, est celui qui reliera Alger à la future nouvelle ville d'El Meniaâ, sur une distance de 1.013 km de voies rapides. Ce linéaire a été divisé en tronçons, selon la position administrative par wilaya, même si, en définitive, ce ne sera qu'une seule et même route. Certains tronçons, dans les wilayas de Djelfa, Laghouat et Ghardaïa ont déjà connu un début d'exécution, alors que celui reliant La Chiffa dans la wilaya de Blida à Berrouaghia dans celle de Médéa, sera lancé dans les prochains jours, comme l'ont annoncé les deux ministres qui se trouvaient hier dimanche à Blida. Une journée d'information a été organisée par le ministère des Travaux publics, au cours de laquelle les grands axes de ce tronçon : «le plus difficile de tout le projet », comme l'a déclaré M. Amar Ghoul, ont été présentés aux présents, aux walis des cinq wilayas concernées ainsi qu'à tous ceux qui seront appelés à s'impliquer dans ce projet. Donc, et dans un premier temps, la pénétrante Nord-Sud sera réalisée sur un linéaire de 1.013 km, entre Alger et El Meniaâ, puis continuera jusqu'à In-Guezzam, aux frontières avec le Niger et le Nigéria, ce qui portera ce linéaire à 3.000 km. Pour en revenir au tronçon La Chiffa-Berrouaghia, il sera réalisé sur un tracé en parallèle avec la RN 1 dont il n'épousera le tracé initial que rarement. Entre La Chiffa et Médéa, un tronçon au relief très accidenté, il sera réalisé 6 tunnels dont la longueur varie de 200 m pour le plus petit à 1.859 m pour le plus long ainsi que 76 ouvrages d'art dont des viaducs géants. Le choix d'un nouveau tracé, même s'il est plus difficile à réaliser, sera bénéfique sur deux points : la RN 1 continuera d'être utilisée durant les travaux, tout en installant la nouvelle autoroute dans le long temps. Plusieurs entreprises nationales et étrangères participeront à ce grand projet qui est: «un défi pour l'Algérie, mais que nous sommes prêts à relever grâce à la participation de tous », comme l'a précisé M. Amar Ghoul. Il y aura donc une entreprise chinoise, l'ESCEC, ainsi que les algériennes SAPTA et l'ENGOA, ainsi que des bureaux d'études algériens et canadiens. Le coût global du tronçon La Chiffa-Berrouaghia est estimé à 85 milliards de DA, alors que les délais de réalisation sont de 36 mois pour chaque tronçon. Toujours concernant le tracé de la pénétrante Nord-Sud, nous apprenons que toutes les contraintes (expropriation, enquêtes, recensements, transfert des réseaux), ont été prises en charge par les wilayas concernées. Concernant les deux autres pénétrantes, l'une prendra son départ d'Oran pour relier Bordj Badji Mokhtar et le Mali, en passant par Saida-El Bayadh-Adrar alors que l'autre ira de Skikda jusqu'à Djanet et les frontières algéro-libyennes, en passant par Constantine, Biskra. D'autres projets seront programmés pour relier toutes ces pénétrantes aux réseaux routier et autoroutier existants, qui joueront un rôle primordial en étant complémentaires de l'autoroute Est-Ouest et des rocades qui les desservent. Et, bien entendu, comme l'a annoncé le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, il y aura autour de ces axes routiers des espaces sociaux et économiques très importants qui apporteront un plus au désenclavement de zones entières, à la fixation des habitants et à la relance économique de ces régions. Enfin, nous apprenons qu'une voie ferrée rapide verra bientôt le jour entre Blida et Médéa.