Les usagers des transports assurant la navette entre la ville d'Oran et les localités côtières de la daïra d'Aïn El-Turck, interpellent, une fois de plus, les responsables concernés sur la situation prévalant dans le secteur en question. Nos interlocuteurs dénoncent notamment le non-respect des règles élémentaires en matière de transport des usagers et celui des arrêts désignés par les services concernés. «Non seulement la majorité des bus sont bons pour la casse, encore les receveurs s'entêtent à transporter beaucoup plus d'usagers que ne le permet la règlementation en vigueur. Nous effectuons ainsi des kilomètres dans des conditions déplorables. Nous n'avons pas le choix du moment que nous sommes obligés d'être ponctuel à notre poste de travail», a commenté un usager demeurant dans la localité de Trouville. «A l'instar de nombre d'usagers, mes revenus ne me permettent pas de solliciter tous les jours les services d'un taxi», a-t-il ajouté. Une mère de famille de Aïn El-Turck, employée dans une société sise à Haï Nedjma (ex-Chteïbo), usagère depuis plus d'une décennie sur cette navette, a dénoncé «l'absence de sécurité à l'intérieur des bus mêmes et l'insolence de la part des receveurs et des chauffeurs à l'égard des usagers. A la moindre réclamation, ils n'hésitent pas à user de grossièretés». Un arrêt a bel et bien été désigné à hauteur de la direction de la société Sonelgaz, sise à l'entame du boulevard front de mer, malheureusement les véhicules de transport ne daignent pas s'y arrêter. Nos interlocuteurs indiquent que les bus ne respectent pas intentionnellement cet arrêt. «C'est surtout en fin d'après-midi, après la sortie des bureaux, que la situation devient intenable. Ils nous laissent plantés pendant des heures pour qu'un maximum d'usagers se regroupe. Après, c'est une véritable course entre les bus sur la route de la corniche dans le but de retourner à temps vers l'arrêt de la Sonelgaz», s'est insurgé un quinquagénaire demeurant à Bouisseville. Et d'ajouter: «Après 16 heures, les taxis disparaissent de la circulation pour réapparaître au moins deux heures plus tard avec des augmentations substantielles des tarifs.» Toujours est-il encore que depuis l'entame des travaux du tramway au niveau de la place du 1er Novembre 1954, où se situe la station des taxis et celle des bus assurant ladite desserte, la situation a depuis encore empiré pour les usagers. Ces derniers expliquent qu'une «ambiance malsaine règne au niveau de la station des bus de la rue des Jardins, qui aboutit à cette esplanade et ses alentours immédiats. L'anarchie prévalant dans le secteur du transport à Oran est hautement illustrative à travers le climat qui règne dans cette venelle ayant été le théâtre de nombre d'agressions et de rixes entre transporteurs et usagers. La circulation automobile est infernale au niveau de cette ruelle et ses abords, notamment à hauteur du théâtre régional Abdelkader Aloula. Ces endroits sont devenus au fil des jours les lieux de prédilection d'une multitude de transporteurs clandestins. «Du moment que ces clandestins comblent un vide, nous ne pouvons pas dire précisément qu'ils dérangent. Le problème se pose plutôt dans l'absence d'une véritable prise en charge du transport public chargé d'assurer la navette entre Oran et la daïra de Aïn El-Turck», fait remarquer un père de famille demeurant à St-Germain. Un autre souligne qu'«une présence des forces de l'ordre s'avère grandement nécessaire pour protéger les usagers des malfrats, qui rôdent particulièrement en fin d'après-midi autour des stations. Certains n'hésitent pas à s'attaquer à leur victime au vu et au su de tout le monde». Selon un constat établi de visu, la situation ne semble pas avoir été assainie et ce, en dépit des opérations coup de poing, qui sont à chaque fois menées par la police. Les véhicules de transport activant dans la clandestinité, à l'origine de ce grand désordre, réoccupent les rues convergeant vers la place du 1er Novembre et ce, après chaque opération de police. Les commerçants installés dans ces ruelles et les habitants dénoncent pour leur part l'état de déliquescence qui perdure depuis plusieurs années. «Nous avons ras le bol des bagarres et des invectives échangées entre des énergumènes, qui occupent désormais en permanence cette rue. Ce sont des personnes violentes et ce n'est pas à nous autres d'intervenir. Les autorités devraient se pencher sur ce problème», s'est insurgé un commerçant. Le même son de cloche se fait entendre chez les locataires des immeubles longeant cette rue et ses abords. La rue de Philipe, qui fait angle, est également logée à la même enseigne. «La situation va vers le pourrissement et si rien n'est entrepris pour tenter de juguler ce phénomène, il risque de se propager», a fait remarquer un commerçant, situé à proximité du théâtre régional.