Lancée début 2010, Algerian Startup Initiative (ASI) est à sa 2e compétition ouverte aux projets innovants de la biotechnologie, l'économie verte, l'énergie et les TIC. Peu de moyens, et sans soutien gouvernemental franc, l'ASI a inspiré le lancement d'une "Maghreb Startup Initiative", dans le cadre du partenariat USA-Afrique du Nord pour les opportunités économiques (NAPEO). Histoire d'une aventure née entre Alger et la Silicone Valley. Il y a plus de deux ans, une équipe pluridisciplinaire composée de six Algériens basés à la Silicone Valley (USA) et de huit autres résidents en Algérie, ont mis au point le principe d'une compétition dans le domaine des TIC. L'idée était de présenter le projet dans une quinzaine de pôles universitaires algériens, pour expliquer à des étudiants comment établir un business plan à partir d'une idée innovante. Au bout de plusieurs semaines, l'équipe d'ASI a reçu pas moins de 150 business plans de projets émanant de groupes d'étudiants algériens dont certains basés à l'étranger. «Le résultat dépassait largement les prévisions modestes des initiateurs du projet», affirme Brahim Embouazza, juriste et cofondateur d'ASI. Parmi les 150 projets, 12 ont été présélectionnés dans une première étape, avant que le jury ne choisisse 3 projets lauréats dont les initiateurs «ont bénéficié de coaching, de la part des animateurs de l'ASI et d'autres spécialistes, de logiciels Microsoft gratuits et des récompenses financières», explique M. Embouazza. Le principal et important souci de l'équipe d'ASI, c'était le financement de leur ambitieuse initiative d'aider de jeunes compétences algériennes à monter des projets innovants dans les TIC. A première vue, une telle initiative devait recevoir le soutien indéfectible des pouvoirs publics mais la réalité est tout autre. Les trois millions de dinars (un million par startup lauréate) promis par un département ministériel n'ont pas été honorés à ce jour. Les initiateurs du projet tentent encore de trouver 1,5 million DA auprès du secteur privé, l'autre moitié ayant été apportée par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC), dans le cadre du FAUDTIC (Fonds d'appropriation des usages et du développement des TIC). Moussa Benhamadi a, en plus, assuré aux 3 startups de bénéficier d'un hébergement gratuit au sein du Cyberparc de Sidi Abdellah. «Une startup a bien réussi (SMS Bridge), une autre (spécialisée dans le développement de jeux vidéo en ligne) est en stagnation et la 3e a dû abandonner à cause de ces problèmes de financement», affirment des animateurs d'ASI. L'ASI donne naissance à «Maghreb Startup Initiative» Ces incidents de parcours n'ont pas découragé l'équipe d'ASI. Bien au contraire, l'engouement des étudiants pour cette initiative les a poussés à continuer et prévoir une seconde BootCamp pour 2012. Entre-temps, le projet a été identifié par le Département d'Etat US reconnu comme un modèle dans la région, et a reçu le soutien du programme USA-Afrique du Nord pour les opportunités économiques (NAPEO), lancé à Alger en décembre 2010. Pour 2012, l'Algerian Startup Initiative a été dupliquée pour devenir «Maghreb Startup Initiative». Des compétitions se dérouleront d'avril à juillet en Algérie, au Maroc et en Tunisie. La seconde édition de l'ASI, qui a été lancée le 27 mai dernier, à partir de l'Ecole nationale polytechnique (ENP) d'Alger, se poursuivra dans 15 autres établissements de l'enseignement supérieur du pays. Une trentaine d'étudiants ont assisté à la rencontre de l'ENP qui a été animée par trois membres de l'ASI : Brahim Embouazza (MCD Consulting), Yacine Rahmoun (DG de Capture Doc créée aux USA) et Sofiane Baudry (du cabinet McKinsey & Cie). Une conférence vidéo a permis, par la suite, aux étudiants de poser leurs questions à Krimo Salem, un des membres de l'ASI installé dans la Silicon Valley depuis 30 ans. Pour cette 2e édition, qui verra la sélection de 3 lauréats à la fin de la compétition prévue en octobre 2012, les organisateurs s'orientent plus vers les opérateurs privés, en espérant tout de même une participation des pouvoirs publics. Le groupe Abraaj Capital, leader en "private equity" dans les pays émergents, mettra 20.000 dollars dans la cagnotte, sur les 30.000 $ prévus pour la compétition algérienne. Deux autres opérateurs privés ont également promis un million de dinars chacun. A noter que, parallèlement à l'Algérie, des compétitions similaires se déroulent également au Maroc (en partenariat avec la Fondation du Jeune Entrepreneur- FJE) et en Tunisie (en partenariat avec EFE-Tunisie et Wiki Startup), avec chacune une récompense de 30.000 $ et un accompagnement pour les trois gagnants de ces deux pays. «Des représentants des équipes lauréates des trois pays seront invités à une semaine d'échange et de formation entrepreneuriale dans le cadre du sommet US - Maghreb sur l'entrepreneuriat (PNB-NAPEO), qui sera organisé à Tunis en 2013», indiquent les organisateurs. Une finale pour décrocher le prix de la meilleure startup du Maghreb sera organisée à cette occasion. «Un candidat issu de la compétition Maghreb Startup Initiative aura l'opportunité de représenter la région à l'échelle internationale dans le cadre de la compétition organisée par «Intel Global Challenge» à UC Berkeley en novembre 2012. Pour plus d'informations, deux sites (http://maghrebstartup.org) et (www.algerianstartupinitiative.com) sont mis à la disposition des candidats.