C'est un soulagement relatif qui a été exprimé, hier, par les habitués du marché Boumezzou, situé au centre-ville. Vu les prix des légumes proposés par les vendeurs, ces clients se disent «un peu rassurés d'une baisse significative par rapport à ces derniers jours». Il est ainsi relevé que la pomme de terre était proposée hier à 45 dinars le kilo, alors qu'il y a une dizaine de jours à peine, elle avait atteint 110, voire 120 dinars. D'autres baisses ont été remarquées notamment sur les prix des haricots verts cédés à 100 dinars, contre 160 dinars auparavant, les courgettes, qui étaient pour ainsi dire intouchables la semaine dernière, sont proposées à 70 dinars. Les mêmes remarques ont été faites pour la tomate fraîche vendue 80 dinars, contre 120 la semaine dernière, le kilo de chou ou de chou-fleur est à 70 dinars, le poivron doux et le piment sont cédés à 80 ou 100 dinars, selon la qualité. Par contre, les haricots à écosser sont encore chers puisque vendus 170 dinars le kilo, car, assurent des vendeurs, ils sont en provenance du sud du pays ; ceux locaux ne seront disponibles que dans un mois environ. C'est le même cas pour le citron toujours assez cher, à raison de 160 dinars le kilo. Il a été également remarqué que les œufs, vendus 12 dinars la pièce en début de semaine, sont proposés à 8,5 dinars. Toujours est-il que l'approche de la saison chaude et la disponibilité des produits influent quelque peu sur les prix proposés à une population qui, assure-t-on au marché, «ne savait plus où donner de la tête ces derniers temps». A remarquer aussi qu'il ne reste presque plus de carrés ouverts au commerce. Cinq seulement étaient en activité hier matin, sur la quarantaine existant dans ce marché. Le reste est soit fermé, soit transformé en un autre commerce, à l'exemple de celui du poulet proposé hier à 270 dinars le kilo, de l'épicerie ou carrément en fruits de saison ou d'importation comme les raisins et les poires, avec l'arrivée remarquée de pastèques et de melons vendus respectivement à 50 et 100 dinars le kilo. Mais les clients ne s'inquiètent pas outre mesure de ces fermetures car la plupart des allées sont grandement occupées par une multitude de vendeurs informels qui offrent les mêmes légumes et à des prix relativement bas. Des gens rencontrés sur place disent «que ce marché a perdu de sa vocation, mais n'empêche : les produits sont disponibles. Ceux qui se soucient moins des prix ont toujours le choix de se rendre au marché des frères Bettou, réputé fréquenté par des gens plus nantis que nous». Enfin, les rayons de la poissonnerie du marché Boumezzou sont très peu fréquentés : les poissons «nobles» sont toujours hors de prix, à raison de 900 et 1.200 dinars le kilo, tandis que la sardine est proposée à 200 et 240 dinars, selon sa fraîcheur et sa qualité.