« Nous donnons un délai de 15 jours pour la société de gestion immobilière pour se pencher sérieusement sur les différentes doléances formulées à maintes reprises et relatives aux nombreuses carences qui caractérisent notre cité. Le cas échéant, tous les acquéreurs ne verseront plus leurs redevances mensuelles constituées des loyers et des charges», indique un membre du comité de la cité 1377 logements AADL située à la sortie Est de la ville d'Oran. Cette option semble faire l'unanimité chez les résidents de cet ensemble immobilier livré en 2004 et dont les parties communes se trouvent dans un état dégradé. Sur place, nous avons constaté qu'au niveau de la tour 33, qui abrite 64 logements, des travaux de peinture s'effectuaient au niveau de la cage d'escaliers et un résident affirme que cela a été décidé par les résidents qui ont dû payer de leurs poches pour ce toilettage faute de manifestation de la société de gestion pour entreprendre la moindre opération. Dans cet immeuble, sur deux ascenseurs, un seul fonctionne alors que le second est en panne depuis plusieurs mois. « Imaginez un seul ascenseur pour des centaines d'usagers. Avec cette surcharge, des ennuis techniques sont inévitables », nous déclare un résident qui précise que la société de gestion a été informée depuis plusieurs mois et rien n'a été fait pour réparer cet équipement indispensable. En face, le seul espace vert ressemble à une véritable broussaille alors qu'il n'a été créé que grâce aux démarches entreprises auprès de l'APC de Bir El Djir. Or, un espace vert exige un entretien régulier et de ce côté, les résidents pointent du doigt les services communaux. Ici, les parties plantées ne sont pas délimitées par une barrière. « Qu'on ne vienne pas nous dire surtout que ce sont les enfants qui ont tout saccagé, sinon comment se fait-il que les quelques toboggans n'ont jamais été dégradés », ajoute un membre du comité de cité qui précise que le grillage du stade n'a été réinstallé que grâce aux riverains. L'autre préoccupation provient des importantes fuites des réservoirs installés au niveau des terrasses de 3 blocs. Ces réservoirs en galvanisé fuient de partout et chaque jour d'importantes quantités d'eau sont perdues dans la nature en plus des problèmes d'étanchéité causés aux locataires des étages supérieurs. Pourtant, le comité de cité a tiré la sonnette d'alarme à maintes reprises et rien n'a été entrepris si ce n'est que des promesses jamais tenues. A l'entrée Est de la cité et à proximité du château d'eau desservant l'ensemble immobilier et en l'absence d'une clôture, cet espace se transforme en un véritable parking de cars et autres engins appartenant à des personnes étrangères à la cité, nous explique le président du comité de cité M. Bouhedli qui craint une fausse manœuvre d'un des conducteurs et qui peut engendrer l'endommagement du château d'eau et dont les conséquences en matière d'alimentation en eau potable peuvent être désastreuses. Interrogés sur les raisons de «l'absence» de l'antenne de la société de gestion, nos interlocuteurs estiment que cela est dû au fait que la gestion est centralisée. « Pour l'acquisition d'ampoules, il faut attendre l'aval d'Alger !», indiquent nos interlocuteurs. Dès lors, les concernés s'interrogent sur la mission même de cette antenne. Les acquéreurs perçoivent cette administration comme étant une simple caisse avec une mission coercitive. Cette gestion centralisée nous été confirmée lors de notre démarche pour avoir la version du directeur de l'antenne de la société immobilière qui nous a répondu : « il faudrait que j'aie l'autorisation de la direction générale pour me prononcer ». Il est à rappeler que le même constat a été fait au niveau de la cité des 1196 logements, habitée depuis mai 2008 et dont les résidents sont sur le point de traduire en justice l'antenne d'Oran pour de nombreux griefs. Pourtant, à Oran, plusieurs cités sont devenues exemplaires depuis l'installation d'administrateur de bien immobilier. A ce titre, la meilleure référence nous vient de la tour de la cité des Falaises où le cadre de vie a été amélioré au point où la valeur foncière des logements a connu une hausse substantielle de près de 30%. CE QUE PREVOIT LA LOI Tirant son essence de l'arrêté ministériel n° 144 du 13 Avril 2004 du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, la décision n° 41/ DG.AADL /03 du 11 Mars 2003 du directeur général de l'Agence, a confié la mission de gestion immobilière à une direction centrale (la DGI) avec des sous-structures au niveau des régions, au nombre de huit pour pas moins de 111 sites et avec lesquelles elle entretient des relations fonctionnelles. Ce texte réglementaire comprend les objectifs assignés à cet organisme qui se résument dans la maîtrise des techniques de gestion du site et de ses installations, l'organisation et le management de la maintenance des équipements, le management des projets de modification et de réhabilitation des espaces, le management de la sécurité des biens et des espaces communs, la maîtrise des coûts de fonctionnement et l'amélioration continue du service aux résidents et aux usagers. Quant aux missions dévolues aux personnes sur sites, dont le gestionnaire, ce dernier est défini comme un véritable administrateur de biens immobiliers, assisté d'un chef d'une équipe de gardiens d'immeubles. Il est appelé également à organiser des actions d'entretien et de maintenance à effectuer sur le site pour son bon fonctionnement et celui de ses équipements (ascenseurs, fournitures en énergies et fluides).