La France délivre de plus en plus de visas aux Algériens. C'est en substance le message qu'a voulu faire passer, hier, le consul général de France à Alger, Michel Dejaegher, à l'occasion d'une conférence de presse organisée spécialement pour le sujet mais aussi, affirme-t-il, apporter un démenti pour ce qui est des chiffres publiés dernièrement par la presse. Alger est le 2ème poste au monde après celui de Moscou (Russie) en matière de délivrance de visas, soutient le consul qui persiste qu'il y a beaucoup d'amélioration, ces dernières années, en matière d'accueil, de traitement et de délivrance de visas au niveau du consulat d'Alger notamment. Après avoir chargé une société (TLS) de la réception des dossiers des demandeurs, le consulat traite de plus en plus de dossiers, affirme le consul qui fait état de la délivrance de 164 540 visas au niveau des trois consulats français (Alger, Oran, Annaba) en 2011. 154 567 visas sont de «courte durée», explique encore le consul qui affirme que le taux de refus qui était de 30% en 2008, 2009 et 2010, est tombé à 15% cette année (les six premiers mois 2012). Contrairement aux chiffres rapportés par certains médias, le taux de délivrance de visas est de plus en plus croissant, soutient le consul général. A Alger, l'amélioration de la qualité de l'information diffusée en matière de visa (site Internet élaboré) et le recours à un prestataire (TLS) pour vérifier les dossiers des demandeurs ont permis d'améliorer la qualité des dossiers présentés, s'est réjoui le conférencier. Ce dernier affirme qu'un nombre croissant de visas délivrés sont des visas de circulation (visas d'une durée de validité d'une année ou plus, autorisant le cumul ne pouvant dépasser les 90 jours par période de 6 mois et un nombre illimité d'entrées). Près de 50 000 visas de circulation accordés l'année dernière sont de court séjour, affirme encore le consul qui se félicite du délai de traitement qui ne dépasse pas, d'après lui, les 9 jours aussi bien à Alger qu'à Oran. A Alger, ajoute encore le consul, les délais pour l'obtention d'un rendez-vous afin de déposer un dossier n'ont jamais dépassé les 10 jours ouvrables en 2012 et cela est valable même en période de pic d'activité (15 mai au 15 juillet). Michel Dejaegher a tenu également à rappeler que des facilitations sont accordées pour certaines catégories de personnes en citant notamment les avocats, les notaires, les médecins, les pharmaciens, les chefs d'entreprises ou encore les journalistes. Pour cette catégorie de personnes «présentant un faible risque de se maintenir en France après l'expiration du visa demandé», affirme le consul, des «listes simplifiées de justificatifs» sont demandées. Le consul annonce en outre que l'extension à d'autres catégories de ces facilitations est en cours d'étude. L'accord bilatéral (1968) qui régit notamment la circulation des ressortissants algériens, ne consacre qu'un seul paragraphe à ce sujet et qui se limite à indiquer qu'ils sont soumis au visa de court séjour, note le consul qui souligne que «ce n'est donc pas l'accord bilatéral qui précise les règles à suivre pour traiter les demandes de visas mais le droit européen», en évoquant le code des visas (Schengen). Dans un document distribué aux journalistes, les autorités françaises affirment clairement que «les facilitations mises en place par les consulats français doivent être compatibles avec la règlementation européenne» en citant notamment «la qualité de l'accueil, les délais de rendez-vous et de traitement», «les listes de justificatifs, simplifiées pour certaines catégories de demandeurs de visas», «l'appréciation du risque d'un maintien du demandeur de visa dans l'espace Schengen après l'expiration du visa sollicité» et enfin «la validité des visas délivrés». «Nous avons compris que les Algériens ont besoin de circuler et c'est pour cela que nous délivrons de plus en plus de visas», dira le consul qui regrette par ailleurs que les autorités algériennes ne délivrent pas autant de visas pour les ressortissants français. «Je connais des chefs d'entreprises qui trouvent d'énormes difficultés à obtenir un visa pour l'Algérie», dira le consul général qui a évité sciemment d'utiliser le mot réciprocité quand il a évoqué le sujet. Interrogé par «le Quotidien d'Oran» sur l'organisation de cette conférence qui coïncide avec la visite de Laurent Fabius, le consul général français affirme qu'il s'agit là d'une simple «coïncidence».