Des perturbations en matière d'alimentation en énergie électrique sont enregistrées à travers plusieurs communes de la wilaya et quartiers d'Oran. Chaque jour, au moins une localité est touchée par ce «phénomène». Les pannes répétées d'électricité sont devenues, ces derniers jours, source de mécontentement parmi les citoyens. Les coupures de courant agacent les commerçants, et l'Union générale des commerçants et des artisanats algériens (l'UGCAA) a, à maintes fois, déploré les pertes engendrées par des coupures. Les boulangers et les vendeurs du surgelé sont les plus touchés et ont payé le prix fort. Selon M. Mouad, le coordinateur de la wilaya d'Oran de l'UGCAA, «nous recevons régulièrement des plaintes de la part des commerçants. La semaine dernière, une coupure d'électricité a duré environ 6 heures au quartier de Maraval. Les boulangers exerçant au niveau de ce quartier ont dû jeter la pâte». Notre interlocuteur ajoute que les localités les plus touchées sont El-Kerma, Oued Tlélat, Mers El-Hadjadj, Boutlélis, Aïn El-Turck, et plusieurs localités à Oran-Est comme Kristel. «Les pertes engendrées par ces coupures sont très importantes et nos adhérents ne cessent de se plaindre». « Il y a une année, les responsables de la Sonelgaz nous ont promis de tenir des réunions avec nous pour trouver une solution à ce problème. Mais à ce jour, on attend toujours l'invitation de la Sonelgaz. Les commerçants déplorent le fait qu'aucun avis de coupure ne soit rendu public, d'où leur incapacité à prendre les dispositions requises pour sauver leurs marchandises. On a le droit d'être informé». Pour ne citer que le cas des boulangers, l'UGCAA a fait savoir que 45 minutes de coupure d'électricité coûtent à chacun d'eux une somme de 7.500 DA. Pour faire face à la situation, ils vont s'équiper incessamment en groupes électrogènes, en vertu d'une convention qui sera signée entre la BADR et un groupe de fabricants de cet équipement. Interrogé sur cette opération, le coordinateur local de l'UGCAA nous a déclaré que depuis l'annonce de cette mesure par le gouvernement avant le mois de Ramadhan, rien n'a été fait. «On attend toujours le feu vert de la banque pour orienter les boulangers et les informer sur le dossier à fournir». Notre interlocuteur a saisi cette occasion pour s'interroger sur les raisons de ce retard. Si le problème est en voie d'être réglé pour cette corporation de commerçants, d'autres, notamment ceux qui exercent dans la vente des viandes et des produits laitiers, risquent de continuer à comptabiliser les manques à gagner. D'autant plus que les principaux produits alimentaires nécessitent un parfait respect de la chaîne de froid, les coupures d'électricité étant la principale cause de leur détérioration. Manifestement, les commerçants demeurent les grands perdants. A Mers El-Hadjadj, un marchand de glaces nous a révélé avoir perdu l'ensemble de sa marchandise, évaluée à plusieurs dizaines de milliers de dinars, à cause des perturbations enregistrées dernièrement. Pour leur part, les bouchers disent craindre le pire pour leurs quantités de viandes en stock, d'autant plus que durant le Ramadhan, ils sont approvisionnés en grande quantité. A l'instar des produits laitiers, des viandes, des produits surgelés et d'autres aliments de large consommation, certains produits médicaux encourent, aussi, les mêmes risques. Selon nos interlocuteurs, les boucheries ainsi que les lieux de vente de produits laitiers doivent être dotés de groupes électrogènes, à l'instar de ce qui va se faire pour les boulangeries. Les ménages également continuent à subir les dommages causés par ces perturbations dans le silence. Des téléviseurs endommagés, des compteurs d'électricité qui sautent. Pour parer à toute éventualité, 25 équipes d'intervention ont été mobilisées. Ces équipes sont «à pied d'œuvre pour intervenir en cas d'incidents dans les meilleurs délais», selon la Sonelgaz. Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour préserver la sécurité et l'intégrité du système électrique, notamment au niveau des communes côtières. En plus des opérations de nettoyage des câbles, ces équipes vont veiller sur la maintenance du réseau au niveau des zones dites points noirs.