Plusieurs jeunes chômeurs, environ une trentaine, habitant la localité de Ouled Rahmoune, dans la daïra d'El-Khroub, ont exprimé hier à la radio locale, leur ras-le-bol devant les portes closes de l'administration communale à laquelle ils reprochent le manque de réponse positive à leurs démarches répétitives pour essayer de décrocher des postes d'emploi. Interrogé, un de ces jeunes a déclaré: «Malgré que je sois détenteur d'un diplôme universitaire, je vis dans le calvaire du chômage depuis que j'ai quitté l'université. Et les jeunes qui sont malheureusement dans mon cas j'en connais un tas !». Un autre jeune chômeur renchérit: «Moi aussi, je suis universitaire. Et pour survivre, je n'ai eu d'autre choix que de verser dans l'informel, loin de mes qualifications. Et cette vie perdure depuis des années». Un autre témoignage poignant d'un jeune qui assure avoir fait lui aussi des études universitaires, mais par la force des choses et étant père de six enfants, il a été obligé d'exercer le métier de taxieur clandestin, avec tous les risques que cela comporte, et ce pour pouvoir nourrir sa nombreuse famille. Un homme d'un certain âge, habitant depuis son enfance la localité de Ouled Rahmoune, a dit que, depuis 35 ans il vit dans la précarité, toujours avec des petits boulots temporaires et parfois inhumains, sans aucune couverture sociale pour assurer ses vieux jours. Il a ajouté que, pour le restant de sa vie, il ne croit pas qu'il risque d'être un jour fonctionnaire au service de l'Etat. D'autres jeunes enfin pointent un doigt accusateur sur les procédures pas tout à fait transparentes de recrutement effectuées jusqu'ici dans leur localité, puisque, ont-il estimé, ce ne sont pas toujours les plus méritants qui bénéficient de postes d'emploi, surtout parmi les chômeurs de longue date ou ceux ayant une famille à charge. Dans sa réponse à toutes ces critiques et le mécontentement qui s'ensuit, le président de l'APC, intervenant également, hier, à la radio régionale de Constantine, a nié en bloc les accusations des chômeurs et a assuré l'existence de plusieurs postes de travail qui restent encore inoccupés. Il a même indiqué que son administration a créé dernièrement une centaine de postes d'emploi permanents. Pour lui, la situation de certains jeunes se trouvant en chômage s'explique simplement par le fait que ces derniers refusent d'exercer des métiers qui ne sont pas de leur goût et se focalisent surtout sur les postes d'agents de sécurité, ce qui n'est pas toujours réalisable, dit-il. Ce même responsable a indiqué que son administration travaille sans relâche, avec les autorités de tutelle, pour élargir davantage l'offre de l'emploi et combattre le chômage.