Ayant entamé une grève depuis le 5 du mois en cours, le personnel de l'Etablissement Public de Transport Urbain d'Oran et en l'absence de dialogue avec la direction de l'établissement, a adressé jeudi une correspondance au ministère des Transports pour demander au secrétaire général d'intervenir pour débloquer la situation et éviter d'autres pertes sèches qui se chiffreraient à 285 millions en l'espace de 4 jours. Les travailleurs, demandent de confier l'intérim de la direction générale de l'entreprise au directeur d'exploitation et de maintenance, comme cela a été le cas à Tlemcen et Constantine, et ce, en attendant la nomination d'un directeur général par la tutelle centrale. Pour rappel, l'ETO est sans premier gestionnaire depuis plusieurs mois après la suspension de l'ex-premier responsable. Les travailleurs tirent la sonnette d'alarme pour exprimer leurs inquiétudes nées d'une crise latente et qui était prévisible au vu de la tendance à la baisse de l'entreprise, et le débrayage qu'a vécu l'ETO il y a deux ans n'était en fait qu'un avertissement. Dans leur correspondance, il est fait allusion aux pannes répétées des véhicules et le manque des pièces de rechange, les mauvaises conditions de travail, la baisse des recettes, l'absence de communication et les problèmes socioprofessionnels. Pourtant, à la création de l'entreprise en 2007, même si la flotte paraissait insuffisante, parmi les objectifs assignés le plus important était de réguler l'activité des transports collectifs. Pour les auteurs du document rédigé en dehors de la représentation syndicale, il est relevé en filigrane que la gestion de leur entreprise ne peut nullement être confiée continuellement au directeur des Transports de wilaya qui, de par son plan de charge, ne peut pas se consacrer à sa mission. Par conséquent, le suivi de la gestion ne peut être assuré que par un gestionnaire permanent. Rappelons que la consolidation de l'entreprise a été une des priorités de la wilaya qui a plusieurs fois octroyé des aides, mais qui ne pouvaient pas avoir l'effet escompté étant donné que son champ d'intervention est resté le même et sa flotte n'a jamais été augmentée ou renouvelée. Cette grève semble perdurer et ce sont les usagers qui sont les premiers pénalisés, comme ceux de la cité des 1377 logements AADL qui sont desservis par deux lignes ETO, à savoir B et 51. Du coup et depuis le début de la grève, ils sont contraints soit d'aller sur les itinéraires d'autres lignes ou bien d'attendre les bus qui assurent des liaisons extra-muros pour pouvoir rejoindre le centre-ville par exemple.