La présidente de la fondation Robert Kennedy pour les droits de l'homme qui a effectué à la tête d'une délégation américaine une visite en territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés à Tindouf a déclaré être admirative du combat pacifique que mènent les Sahraouis contre l'arbitraire dont ils sont victimes et pour faire prévaloir leurs droits dont celui de l'autodétermination. En territoires occupés du Sahara Occidental, elle a eu l'occasion de vérifier combien ce combat est digne de respect tant il est mené dans des conditions extrêmement dangereuses pour les citoyens et militants sahraouis qui osent défier «l'ordre de l'occupation». Vérification qu'il lui a été facile à faire au vu du traitement infligé à la délégation qu'elle conduisait par les policiers et nervis du Makhzen. Délégation que ces derniers n'ont pas lâchée d'une semelle durant son séjour, n'hésitant pas à bousculer et à insulter une de ses membres qui s'est avisée de filmer une scène de violence de la police contre une femme sahraouie. La déléguée américaine prise à partie est la propre fille de la présidente de la fondation Robert Kennedy. Incident qui a fait dire à celle-ci que «la violence que nous avons pu constater n'est pas un événement isolé». Ce que confirment à ses yeux les témoignages des dizaines de femmes sahraouies que la délégation a rencontrées et qui lui ont fait état des affres de la prison et de l'agression physique subis par leurs maris et fils en raison de leurs activités politiques. Ce qu'a découvert en territoires occupés du Sahara Occidental d'arbitraire et de violation des droits la délégation américain est la terrible réalité de l'occupation qu'endure la population sahraouie et que les soutiens étatiques et médiatiques internationaux du royaume marocain récusent en attribuant les accusations portées en la matière contre les autorités chérifiennes de propagande entretenue par l'Algérie et ses stipendiés du Front Polisario. Faut-il comprendre parmi ces stipendiés de l'Algérie l'émissaire spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, qui a lui aussi vérifié que la question des droits de l'homme en territoires occupés du Sahara Occidental pose problème et qu'il y a nécessité pour que la Minurso soit dotée d'un mécanisme indépendant de contrôle et d'évaluation du problème ? En vérité, le sort dramatique fait à la population sahraouie par l'arbitraire et la répression exercés sur elle par les forces de police marocaines et leurs auxiliaires est connu de tous. Il se trouve seulement que malgré cela le royaume marocain continue de bénéficier de la bienveillante passivité dans l'indignation des puissances se prétendant inflexibles et intraitables sur la question des droits de l'homme là où ils ne sont pas respectés. Dans ces conditions jusqu'à quand alors les Sahraouis continueront ce combat pacifique pour leur liberté et dignité que la présidente de la fondation Robert Kennedy a dit admirer ? Le processus de négociation entre Sahraouis et Marocains est dans l'impasse. L'occupation marocaine a trop duré, la répression est d'une violence inouïe. Et cela sans que la communauté internationale s'en émeuve et fasse comprendre aux autorités marocaines que c'en est trop de leur piétinement de la légalité internationale et des droits de l'homme. Par le prestige de la fondation qu'elle préside, par celui de son nom, Kerry Kennedy qui a été en territoires occupés du Sahara Occidental, qui a vu et entendu, est en mesure d'interpeller cette communauté internationale, de l'alerte sur l'amère incompréhension qui est celle des Sahraouis quant à son inertie. Incompréhension qui leur fait envisager de prendre leur destin en charge autrement que par la voie du combat pacifique.