La rumeur venue d'Europe sur le président Bouteflika nevalait pas un kopeck dévalué Elle a permis, presque, de faire oublier Abdelmalek Sellal se drapant du costume de Premier ministre que la rumeur, bien algérienne, lui avait taillé depuis des années. Résultat des courses disent les mauvais esprits : une rumeur qui ne cesse de «courir» a toujours quelques chances d'arriver un jour. Le blogueur-blagueur Allain Jules, auteur de la «rumeur», a eu son plein de visite mais qui, désormais, pariera un kopeck ou un dinar sur les nouvelles qu'il donnera sur l'Algérie ? Ses sources pour rester sur le même registre ne valaient pas un clou et le comble est qu'il a mis du temps à l'admettre. C'est donc fini. Le président a été «vu» et on peut s'occuper de se poser des questions sur Abdelmalek Sellal, sur ce qu'il peut faire, sur des départements ministériels qui ne changent pas de main sauf pour l'Industrie, la PME et la Promotion de l'Investissement qui échoit à Chérif Rahmani. Lequel se voit presque refiler la patate chaude d'une nouvelle «affaire» de droit de préemption qui se profile sur l'opérateur Nedjma dont la maison-mère est en train de passer sous la coupe du qatari Qtel. Un petit feuilleton en perspective, mais rien ne viendra bouleverser l'horizon de l'économie algérienne. Des opérateurs, privés bien sûr, distillent, plus en forme de souhait que de certitude, qu'Abdelmalek Sellal est un «pragmatique», ce qui serait à leurs yeux un progrès par rapport au son prédécesseur présumé «dogmatique» ou «rigide». Mais les rabat-joie ça ne manque pas et ils disent souvent des choses pertinentes se sont fait un malin plaisir de rappeler que l'Algérie «n'a pas un problème de gouvernement mais un problème de gouvernance». Et que dans ce domaine, on n'est pas sorti de l'auberge. Ce qui fait que les rentrées ne sont jamais vraiment celles des classes, mais celles des casses qu'on essaie d'éviter, en rafistolant. En attendant, des privés qui veulent entrer en Bourse, c'est-à-dire qui prennent le chemin de la transparence, râlent sur une règlementation très «spécifique» introduite par la Cosob. Ailleurs, un expert de la Banque mondiale, rendu exalté par le «printemps arabe» se risque à des appréciations hautement politiques sur les raisons qui font que nos «capitalistes» soient peu productifs et peu dynamiques par rapport aux Turcs ou aux Asiatiques. Un essai d'explication de la grande casse de la croissance en région Mena. On peut aussi lire utilement des experts algériens analyser les causes de «l'été électrique» qui s'est terminé, pour de vrai, par le kopeck troué de l'ami Jules. Allez, bonne rentrée, serrez les dents et surveillez vos dépenses. Gare à la casse !