C��tait bien la peine de nous ramener des patates naus�abondes, repoussantes et immangeables � 40 DA le kilo. Les Canadiens nous ont refil� leurs d�chets ou alors les pommes de terre destin�es � l�alimentation du b�tail que vous devinez. Pour les humoristes, cette histoire de patates canadiennes restera dans les annales : vous vous imaginez un grand gouvernement se r�unir, prendre de grandes mesures et supprimer les taxes pour l�entr�e en grande pompe de patates de cette nature. L�image est affolante. On aurait presque vu cette patate entrer au port avec la fanfare, les pompons et quelques responsables au garde-�-vous. Djat el batataaaaa !!!! Du coup, les mauvaises langues se sont mises illico au travail : ils (qui c�est �ils� � les gens disent toujours �ils� comme si cela �tait �vident ou comme s�ils refusaient de faire des distinctions entre les responsables en charge des affaires du pays) ont organis� la p�nurie et se sont arrang�s avec des Canadiens pour acheter les d�chets. Bien s�r, on pourra toujours expliquer que peut-�tre les patates ont pourri pendant le transport, que les germes se sont activ�s au contact de l�air marin et de l�humidit� oc�ane. Rien � faire. Quelle discussion enrag�e ! Et alors pourquoi le contr�le sanitaire a laiss� entrer des patates pourries, vous les journalistes vous avez peur de dire la v�rit� qui d�range le pouvoir ! Allons bon, me voil� alli� inattendu du pouvoir. C�est pas grave dans le feu roulant des arguments, la langue peut fourcher, selon la vieille expression des peaux rouges qui peuplaient� le Canada. Finalement, hier, en pleine pol�mique arrive de la pomme de terre bien de chez nous. Miracle ! Elle �tait correcte, presque calibr�e, ferme au toucher et avec une odeur de pomme de terre. Le plus acharn� d�entre nous contre le gouvernement en commanda deux kilos sans demander le prix. Donne deux kilos, je me moque du prix. Ils (encore ce pluriel !) comparent leurs ordures � cette pomme de terre. Bien dit, camarade ! Elle m�rite presque les taxes qui p�sent sur elle !