La décision du ministère de l'Education nationale de réintégrer les élèves renvoyés dans les deux cycles, moyen et secondaire, suscite des craintes parmi le personnel enseignant à Oran. La tutelle, qui a cédé à la pression exercée par les élèves et leurs parents, a dépêché une instruction ministérielle aux académies pour la réintégration des élèves exclus. Pour certains, il s'agit d'«un simple geste d'apaisement décidé par la tutelle d'une manière expéditive sans se soucier de l'avis des premiers concernés, à savoir le personnel enseignant», alors que pour d'autres, les élèves renvoyés doivent avoir une deuxième chance. L'application de cette instruction va buter cependant sur le problème de la surcharge des classes, notamment dans le secteur secondaire. Une bonne partie des lycées de la wilaya accueillent des classes en sureffectif. Certains établissements scolaires de la ville, à l'exemple du lycée Yadjouri situé à la cité El Morchid (HLM), fonctionnent avec une dizaine de classes roulantes, c'est-à-dire sans salles de cours. Comment demander aux responsables de ces établissements de réintégrer ces élèves exclus ? «La nouvelle instruction ministérielle, réceptionnée la fin de semaine par l'académie, n'a pas été dispatchée à ce jour aux établissements scolaires. Nous n'avons pas été informés sur le contenu de cette correspondance. La réintégration des élèves exclus doit obéir à des critères drastiques. Nous nous opposons à toute réinsertion des élèves exclus pour des mesures disciplinaires. Les recours déposés par les élèves concernés doivent être traités au cas par cas», affirme le chargé de communication du Snapest à Oran. Selon des informations recueillies au niveau de l'académie, la priorité sera donnée aux élèves ayant une moyenne supérieure à 9 sur 20 ainsi qu'aux élèves ayant présenté un dossier médical complet. Les élèves ayant été victimes d'une erreur dans le calcul de leur moyenne générale seront aussi prioritaires, précise-t-on.