Les services 3G peuvent être la prochaine tendance majeure dans le marché algérien de la téléphonie mobile et devront stimuler la pénétration du haut débit. Toutefois, un environnement de réglementation inefficace menace le développement de l'industrie des télécommunications, selon une analyse du cabinet-conseil en stratégie, Frost & Sullivan. Le marché algérien des télécoms a généré 4,96 milliards de dollars en 2011 et devrait atteindre 7,36 milliards de dollars en 2018. « Le potentiel de croissance le plus élevé devrait se situer dans le segment haut débit », estime le cabinet conseil en stratégie, Frost & Sullivan dans sa dernière analyse du marché algérien des télécoms. L'analyse s'appuie sur l'étude de l'état du marché algérien des télécommunications, en examinant les défis, les pilotes et les contraintes de croissance, les prix, la distribution, la technologie, la législation, la demande et les tendances géographiques. Elle se base sur les données de l'année 2011 avec des prévisions sur les programmes en cours d'exécution jusqu'en 2018. «Le taux de pénétration du haut débit en Algérie en 2011 a été de 2,5 % », note Jonas Zelba analyste auprès de Frost & Sullivan. «Toutefois, la demande pour des services de données à grande vitesse est évidente et devrait augmenter, entraînant ainsi sa croissance.», ajoute-t-il. L'Algérie est comptée actuellement parmi les pays à plus faibles taux de pénétration du haut débit dans la région MENA (Moyen-Orient Afrique du Nord). Sa tare, du point de vue de l'analyste de Frost, c'est le monopole exercé par Algérie Télécom sur les services de haut débit. Les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) sont aussi astreint à passer par le réseau d'Algérie Télécom. Algérie Télécom a engagé en 2009 un grand plan de développement des infrastructures estimé à 6 milliards de dollars sur 5 ans. A l'heure actuelle, le monopole qu'il exerce sur la téléphonie fixe est à l'origine d'une mise à niveau des infrastructures limitée et de la mauvaise qualité de service. «Les jeunes consommateurs accèdent à Internet par le biais d'installations communes, comme les cafés Internet, qui gagnent en popularité dans le pays», a souligné Zelba. «Cette tendance limite l'adoption de connexions à haut débit, principalement adoptées par le segment des entreprises.», explique-t-il. Lancer la 3G pour revigorer le marché de la téléphonie mobile Cependant, la croissance du marché des télécommunications est susceptible d'être alimentée par le segment du haut débit mobile. Le cabinet Frost & Sullivan estime que les services mobiles et sans fil seront les principaux moteurs de pénétration du haut débit dans le pays. Le lancement des services 3G de la téléphonie mobile prévue avant la fin de l'année en cours-mais toujours suspendue-pourrait également accélérer la croissance à large bande. Le marché de la téléphonie mobile en Algérie, coincé dans la norme GSM, a atteint sa maturité. Le taux de croissance des abonnés devrait ralentir cependant que le taux de pénétration du mobile approche le taux de 100 %. Il a été de 95% en 2011, soit 35,2 millions d'Algériens. Cette population n'a accès cependant qu'aux services voix de la téléphonie mobile fournis par les trois opérateurs du marché. Ce ralentissement annoncé de la croissance du marché de la téléphonie mobile est inéluctable sans le lancement des services de la 3G mobile. « L'ARPT (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) devrait accélérer le lancement de la licence 3G, alors qu'on compte sur le segment du haut débit pour tirer la croissance de l'industrie des télécommunications», conclut Zelba. «Le lancement des services 3G est susceptible d'accélérer la croissance à large bande.», poursuit-il. Pour lui, le retard pris par l'ARPT dans le lancement des licences 3G a limité le développement des opérateurs. Ces derniers ont déjà prévu des investissements énormes en prévision du lancement prévu de la 3G. L'avenir du marché de la téléphonie mobile en Algérie reste indissociable des services de la 3G. Les fournisseurs de ces services devraient chercher à mettre en œuvre leurs solutions et apporter un soutien à l'expansion du réseau 3G et générer plus de croissance. Le dossier de la 3G, gelé depuis 2011, vient d'être officiellement relancé par le ministère de la Poste et des TIC. Il faut espérer que ce ne sera pas un énième effet d'annonce, au moment ou le secteur en a plus besoin.