Le commandant de l'United States Africa Command (Africom), le général Carter F. Ham, a affirmé hier que son pays accorde une grande importance à la vision de l'Algérie concernant le problème du Mali. « Je suis là pour comprendre qui sont les groupes terroristes et qui ne le sont pas », a déclaré le général à l'occasion d'une conférence de presse animée à l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Le patron de l'Africom qui a salué vivement la manière avec laquelle les autorités algériennes ont sécurisé l'ambassade des USA à Alger lors des manifestations qui ont eu lieu dans plusieurs pays à la suite du film anti-islam, a fait savoir que sa visite vise clairement à comprendre quel est le rôle des groupes qui écument le nord du Mali en citant notamment le Mujao, le MNLA et Ançar Eddine. Comme si les USA n'étaient pas assez informés sur ces groupes. « Nous sommes en train de mettre sur pied un processus pour identifier tous ces groupes », a encore ajouté le général qui écarte d'emblée une intervention militaire américaine au nord du Mali. Selon le responsable de l'Africom, les USA sont plutôt pour une solution politique à travers le dialogue y compris, dit-il, avec les groupes terroristes. La solution à travers le dialogue est, faut-il le souligner, la position de l'Algérie depuis la prise du pouvoir des groupes armés au nord du Mali. Interrogé sur la position française qui aurait opté pour sa part pour une intervention militaire au Mali, le général américain qui note que la question est du domaine de la politique soutient cependant que la position du gouvernement de son pays est très claire à ce sujet. « La priorité est de rétablir un pouvoir légitime à Bamako, la nécessité de faire face aux préoccupations de la population, trouver des solutions à la crise humanitaire dans le Sahel et faire face aux groupes terroristes », a déclaré Carter F. Ham qui souligne que la situation au Mali requiert des efforts à l'intérieur de ce pays mais aussi de la communauté internationale tout entière. Questionné par ailleurs sur l'appel lancé par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour une intervention armée au nord du Mali, le général a répondu sans ambages : « Comme l'Algérie nous ne sommes pas membres de la CEDEAO », comprendre par là que les Etats-Unis ne soutiendront pas une résolution sur une intervention armée dans la région. Sur un autre volet et concernant la session du dialogue stratégique Algérie-Etats-Unis qui se tiendra à Washington le 19 octobre prochain, le chef de l'Africom a affirmé que cela entre dans le cadre du développement des relations entre les deux pays. Le volet militaire qui sera abordé lors de cette rencontre n'est qu'une composante de ce qui va être discuté à l'occasion de cette session, dira le conférencier. Ce dernier a par ailleurs affirmé que les USA n'ont pas vendu d'armes à l'Algérie en notant toutefois que ce dossier est en cours d'étude. « Notre coopération militaire s'étend de jour en jour », affirme le commandant de l'Africom qui note que sa 4ème visite en Algérie a été l'occasion de faire des « rencontres très intéressantes ». A noter par ailleurs que le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, s'est entretenu samedi à Alger avec le général Carter F. Ham. Ce dernier a également été reçu hier par le président de la République et le ministre délégué auprès du ministère de la Défense Abdelmalek Guenaïzia.