A l'instar des autres villes du monde, Oran célèbre mercredi prochain (10 octobre) la Journée mondiale de la santé mentale. Alors que le monde célèbre cette journée sous le thème «La dépression: une crise mondiale», les spécialistes sont unanimes: la santé mentale des Algériens est en danger. Et pour cause, la fréquence des maladies mentales en Algérie est plus que jamais «importante» et inquiétante, estime les médecins praticiens. A Oran, dix nouveaux cas de troubles mentaux sont enregistrés quotidiennement au niveau des dispensaires d'hygiène mentale d'Oran et au niveau du service de psychiatrie du CHU d'Oran (pavillon 35) sans compter les cas pris en charge au niveau des cliniques privées, selon un médecin de l'établissement hospitalier spécialisé psychiatrique de Sidi Chami. Aussi toutes les personnes malades ne passent pas par les structures sanitaires et beaucoup de malades ne sont pas déclarés par leur famille, en raison des tabous ou simplement par ignorance, pensant qu'ils sont condamnés. Les malades mentaux errants ont envahi, depuis quelques années, villes et grandes villes du pays. Oran en est l'exemple le plus illustratif. Mais il y en a d'autres qui croupissent dans des asiles mouroirs avec la carence, en plus, dans leur prise en charge. Dans ces hôpitaux, on y trouve même mêlés, malades chroniques et ceux qui sont récupérables: dépressifs, arriérés mentaux, toxicomanes, épileptiques et personnes atteintes de troubles psychosociaux (traumatismes), etc. Sans aucune différence, au point où le malade récupérable, à force de côtoyer les premiers, devient... irrécupérable à son tour. Dans ce cadre, la Journée de la santé mentale vise à sensibiliser l'opinion aux problèmes de santé mentale. Concernant le thème choisi cette année «Dépression: une crise mondiale», notre source souligne que «La dépression touche des milliers de personnes à Oran, tous âges confondus, et contribue de manière importante au fardeau de morbidité». «Bien qu'il existe des traitements efficaces pour soigner la dépression, l'accès au traitement est un problème». Selon notre source, «la cherté de la vie, le chômage, la baisse du pouvoir d'achat, la promiscuité dans le logement ou les conflits familiaux sont autant de facteurs provoquant le stress et entraînant par là même toute forme de dépression. Il s'agit là d'une véritable boucle fermée car le stress entraîne la dépression et vice-versa et c'est de nos jours un grand problème de santé publique. Dans bien des cas, cela nécessite des consultations car cela peut déboucher sur des maladies psychosomatiques telles que le diabète, les ulcères et les dermatoses multiples. Ceci dit, de tels maux ne sont pas propres à notre pays car ils sont vécus au quotidien dans tous les autres pays du monde».