Le verbe mouter vous connaissez ? Sûrement pas ! Il se conjugue «je moute, tu moutes, il moute, nous moutons...». Mais mouton a plusieurs significations. «Il est gentil comme un mouton», dit-on de quelqu'un de très pacifique. « Ce sont des moutons de Panurge », qualifie-t-on les suiveurs, ceux qui s'engagent sans réfléchir, derrière un de leurs semblables. Oui mais il se trouve que le mouton a sa fête, c'est-à-dire l'Aïd El Adha. Depuis les cinq dernières années, le mouton et ce n'est pas de sa faute, vend très cher sa peau, sa haïdoura ou sa btana. La tête de mouton qui coûtait trois millions en 2007 revient aujourd'hui à cinq briques ! Ce n'est pas de la bricole ! Les éleveurs clament leur innocence : « Ya khouya, el khortane est très cher, il faut payer le vétérinaire et les vaccins, le transport. » Eleveur et maquignon te diront que c'est le prix normal et ils ne comprennent pas pourquoi les gens en font toute une histoire. Les éleveurs ignorent peut-être le SMIG actuel et la cherté de la vie en ces années de grâce où le guellil est fel grisse. Ils oublient que l'été a été très chaud, que la facture de Sonelgaz est salée, because l'utilisation des climatiseurs et autres ventilateurs. Ils oublient que la rentrée des classes a été coûteuse et essoreuse. L'ardoise n'a pu retenir toutes les multiplications. Alors quelle solution ? Il faudra, tout simplement boycotter cette cérémonie qui nous coûte les yeux du bouzelouf ! Et si vous avez de la douara, dirou el galb, personne ne doit aller au souk pour se faire plumer. Leurs moutons, qu'ils se les gardent ! Peut-être alors que le niveau du cheptel grossissant, les « moualâ » et là-bas, reviendraient à de meilleurs sentiments. Le problème, c'est que, en bons moutons, nous ne prendrons jamais cette décision ! Et les éleveurs de prix le savent. Bonjour la «cholèrestérol». Moutons-tous ! Et le verbe «mouter» conjugué à tous les temps, entrera dans le dictionnaire de la langue d'agneau à l'aïe