Lakhdar Brahimi, médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie doit se rendre «bientôt» à Damas pour une visite, la deuxième depuis le mois de septembre dernier. Une visite qui survient, faut-il le rappeler, dans un contexte de fortes tensions entre Damas et Ankara. Cette dernière a réitéré, avant-hier, sa menace d'une « réponse encore plus puissante », en cas de nouveaux tirs syriens sur le territoire turc. Principale mission de l'Algérien Lakhdar Brahimi, convaincre les parties en conflit d'arrêter les violences qui font rage dans le pays. Une position exprimée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon qui, selon le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky, a réaffirmé mardi dernier, que « toute violence doit cesser » et que la seule solution au conflit est politique, invitant les deux camps à « coopérer étroitement » avec le médiateur Lakhdar Brahimi. Il faut dire que M. Ban redoute « que la spirale de la violence en Syrie ne crée un terrain propice au terrorisme et aux activités criminelles de toutes natures », a ajouté le porte-parole de l'ONU. M. Brahimi qui s'était déjà rendu à Damas à la mi-septembre, pour rencontrer le Président Bachar al-Assad, sans toutefois obtenir de résultats concrets, devra en plus cette fois-ci, agir dans un contexte marqué par de fortes tensions entre la Syrie et la Turquie, en raison des incidents militaires répétés survenus, ces derniers jours à leurs frontières. Premier indice de cette tension, les déclarations faites, avant-hier, par le chef de l'armée turque, le général Necdet Ozel, qui a menacé la Syrie depuis la frontière entre les deux pays, d'une « réponse encore plus puissante » si elle continuait ses tirs vers le territoire turc, selon les chaînes de télévision. Le général Ozel, en tournée dans le village frontalier turc d'Akçakale (sud-est), où 5 civils avaient été tués le 3 octobre par des tirs syriens qui ont provoqué plusieurs ripostes de l'artillerie turque, a aussi souligné que les répliques turques avaient provoqué « d'importantes pertes » en Syrie, sans autres précisions, selon la chaîne d'information NTV. Depuis le bombardement du village d'Akçakale, l'armée turque répond, coup pour coup, aux tirs syriens atteignant le territoire turc, en visant des positions tenues par les troupes gouvernementales syriennes. A propos de la tension entre Ankara et Damas, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a appelé mardi, les deux pays voisins à éviter l'escalade » et à faire preuve de « modération ». L'Otan, a-t-il dit, « est une alliance basée sur le principe de solidarité et, bien sûr, la Turquie peut compter sur cette solidarité », a également souligné M. Rasmussen. Sur le terrain, l'armée syrienne déployait avant-hier d'importants moyens pour reprendre le contrôle total de Homs et reconquérir la ville stratégique de Maaret al-Noomane, selon des médias. «Homs pourrait être déclarée province sécurisée dans les heures ou les jours qui viennent, après la progression de l'armée sur tous les axes de la ville et de sa province », affirmait le quotidien «Al-Watan», laissant entendre que l'armée se préparait à lancer l'assaut final.