Devant la « puissance » d'une opposition fortement armée, et le risque d'un probable conflit direct avec la Turquie, la crise syrienne s'enlise. Le SG de l'ONU Ban Ki-moon, a appelé, mardi, le régime syrien à décréter « immédiatement » un cessez-le-feu unilatéral et es forces de l'opposition à le respecter. Pour ce faire, M. Ban va discuter avec « les Etats clés du Conseil de sécurité et les Etats de la région » au sujet de la militarisation de l'opposition et des autorités syriennes, exhortant « les pays qui leur fournissent des armes d'arrêter ». Opposé à l'arrêt des combats avant le départ du président Bachar Al Assad, le Conseil national syrien envisage de s'installer « très prochainement » en Syrie « dans une région sous contrôle de la rébellion » tandis que Washington refuse de reconnaître l'idée d'un « gouverneent provisoire syrien » d'une opposition qu'elle estime « divisée ».Les craintes de M. Ban sont loin d'être exagérées : un double attentat a visé, lundi soir, un important siège des services de renseignements de l'armée de l'air près de Damas, faisant des « dizaines de victimes ». La nouvelle sortie du SG de l'ONU intervient alors que son émissaire pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, devrait se rendre la semaine prochaine dans plusieurs pays la région, et une nouvelle fois à Damas, pour rencontrer le président Bachar Al Assad. M. Brahimi tentera d'apaiser les tensions qui risquent de déboucher sur une « guerre ouverte » entre la Syrie et la Turquie, après les échanges de tirs entre les armées des deux pays à la frontière. Ankara qui exclut toute velléité belliqueuse envers son ancien allié, n'est pas moins sur le pied de guerre. Le chef de l'armée turque, le général Necdet Ozel a effectué, mardi, une visite d'inspection à la frontière syrienne, dans la province de Hatay, théâtre d'affrontements entre les deux pays depuis jeudi. Visite au terme de laquelle, il a déclaré que son pays riposterait d'une manière « encore plus puissante » en cas de nouveaux tirs syriens. Tout en saluant la modération d'Ankara, le SG de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, appelle les deux pays à « éviter l'escalade » et à faire preuve de « modération » lors de l'ouverture d'une réunion à Bruxelles des ministres de la Défense des 28 pays membres de l'Otan, dont la Turquie. Le patron de l'Otan a néanmoins rassuré la Turquie, pays membre de l'Alliance. L'Organisation atlantique a préparé, dit-il, « tous les plans nécessaires pour défendre, au besoin, le pays ».