LA CHRONIQUE POLITIQUE LOCALE FAIT SES CHOUX GRAS, DANS LES PLACES PUBLIQUES, SALONS DE THE ET AUTRES CHAUMIERES HAUT JUCHEES: IL S'AGIT DE CE CANDIDAT AU POSTE TANT CONVOITE DE PREMIER MAGISTRAT DE LA VILLE, QUI A FAIT LA PROMESSE FERME DE CONSTRUIRE UN BAIN MAURE AUX HABITANTS DE SON QUARTIER S'IL ETAIT ELU. C'EST DIRE L'AMBIANCE, QUI FRISE L'UBUESQUE, DANS LAQUELLE BAIGNE UNE CAMPAGNE ELECTORALE TOUJOURS AU POINT ZERO, CINQ JOURS APRES SON LANCEMENT. En effet, aussi bien dans la rue que chez le citoyen lambda, le sentiment qui prévaut est que rien n'augure que la ville s'apprête à désigner celui qui présidera à sa destinée pendant les cinq prochaines années. Sans P/PAC depuis plus de quatre années, après le scandale «historique» qui a secoué la mairie, avec à la clef l'emprisonnement de plusieurs élus dont le maire, Tiaret reste en quête d'une assemblée communale capable de répondre aux attentes immenses du citoyen. Mais même si la capitale du Sersou connaît une mutation positive dans son avancée vers un meilleur cadre de vie et une prise de conscience progressive du citoyen quant à la nécessité de faire montre de plus de civilité dans la vie dans la cité, de nombreux problèmes restent néanmoins à solutionner, surtout en matière de prise en charge des besoins essentiels des populations, comme l'amélioration du service public, la réhabilitation de l'ordre public ou encore la lutte contre le commerce informel qui a longtemps «pollué» la vie des Tiarétiens. Si aucune affiche n'a été encore été placardée sur les murs de la ville, pour permettre aux citoyens-électeurs de connaître les visages des candidats, les permanences des partis politiques en lice sont aussi tristement vides. Pour Rabah, Tiaret, l'une des plus grandes villes du pays avec près de 300.000 âmes, a subi une «grande justice en vidant l'hôtel de ville de ses occupants depuis plus de quatre années, avec pour retombées négatives l'abandon du Tiarétien à ses propres problèmes». En plus, ajoute notre interlocuteur, entre le marteau du pouvoir très limité des élus locaux et l'enclume des appétits féroces de certains «faux candidats», la ville risque de pâtir d'un autre «mandat à blanc». Pour Khaled, un universitaire au chômage, Tiaret accuse des retards importants dans de nombreux segments du développement local. Il en veut pour preuve «affligeante» le vieux siège de l'hôtel de ville qui date de 1911. «Comment une grande ville comme Tiaret n'a pas bénéficié d'un nouveau siège municipal qui sied à son rang 50 ans après l'indépendance ?» s'interroge Khaled, qui se fait un sang d'encre au sujet de l'avenir de la capitale des Rustumides. LE «VERROU» DU RETRAIT DE CONFIANCE Même si les amendements apportés au code communal semblent avoir sauté (jusqu'à quand ?) le verrou des retraits de confiance à répétition, la mairie de Tiaret a vu cinq maires se succéder au poste durant un seul et unique mandat. Une instabilité, souvent nourrie par des desseins inavoués et inavouables, et qui se traduit par une grosse insatisfaction du citoyen, qui se voit livré à lui-même. Durant la dernière mandature, le maire et plusieurs élus se sont retrouvés en prison, contraignant l'autorité administrative à confier l'intérim de l'APC au chef de daïra de Tiaret, un provisoire qui dure jusqu'à aujourd'hui. Mais pour de nombreux observateurs de la chose politique locale, pour le prochain exécutif communal qui sera composé de trente-trois sièges (plus dix sièges par rapport au mandat précédent), le scénario risque d'être cauchemardesque avec l'entrée d'au moins une dizaine de formations politiques à l'hôtel de ville. La confection «à couteaux tirés» des listes des candidats du FLN et du RND notamment, avec l'entrée de figures inconnues du grand public et la mise à l'écart de vieux briscards, risque bien de fausser les calculs et favoriser l'arrivée d'un «outsider» à la tête de la commune de Tiaret. Le cas de cette «grosse pointure» du parti de Belkhadem, classé initialement quatrième sur la liste en lice pour l'APW, avant de se retrouver 46ème suscite des commentaires dubitatifs chez le citoyen de la rue. «Comment un candidat aussi sérieux que Benahmed Baghgad, militant Flniste depuis le début des années quatre-vingt, ancien cadre supérieur chez l'Etat et actuel président de la Chambre de commerce et d'industrie, a-t-il été écarté avec une telle désinvolture, sans provoquer la moindre réaction, ni chez l'état-major local du parti ni chez la direction nationale ?» s'interroge un militant de la kasma FLN de Tiaret. Autant dire que la fumée ne risque pas de sortir facilement de sur le toit de la mairie, amenant de nombreux Tiarétiens à se poser la question légitime sur qui sera le prochain maire de la capitale du Sersou.